À quelques jours de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, Ifop a réalisé pour Crédit Mutuel Alliance fédérale et la Fédération Nationale Solidarité Femmes une étude portant sur les violences économiques subies par les femmes au sein du couple, et leur interaction avec les autres formes de violences conjugales.
L’étude, réalisée auprès de 1000 femmes françaises âgées de 18 ans et plus, révèle que près d’une femme sur quatre (23%) a déjà été confrontée à des violences économiques de la part de son conjoint. Elles vont souvent de pair avec d’autres formes de violences : ainsi, le sondage révèle que 72% des femmes ayant subi des violences économiques ont aussi souffert de violences verbales et/ou physiques.
Les violences conjugales d’ordre économiques prennent plusieurs formes : le plus fréquemment, il s’agit de vol ou de confiscation, en particulier le détournement des sommes allouées à la vie du ménage et aux soins des enfants. On note également qu’une femme sur dix voit son conjoint prendre le contrôle de ses finances.
Ces violences économiques reposent en partie sur le manque d’autonomie financière : en effet, près d’un quart des femmes françaises (23%) ne disposent pas d’un compte bancaire personnel, et près d’un tiers (32%) n’ont pas de source de revenus autre que celle de leur conjoint. En conséquence, 40% des femmes déclarent qu’elles ne pourraient pas payer seules un loyer si elles devaient quitter le domicile conjugal, et 44% ne pourraient pas le quitter sans aide financière extérieure.
Ce manque d’autonomie financière est l’une des principales raisons pour lesquelles les femmes restent avec un conjoint violent.
Une grande majorité des femmes interrogées (82%) estiment que les banques ont un rôle à jouer dans l’accompagnement des femmes confrontées à ces violences, notamment en leur donnant la possibilité d’ouvrir un compte à leur seul nom et non rattaché au domicile conjugal (64%) ou d’accéder à un programme de protection des revenus (60 %).
Pour répondre à ce besoin, Crédit Mutuel Alliance Fédérale a lancé depuis juillet 2024, une solution simplifiée d’ouverture de compte pour les victimes accompagnées par l’une des 81 associations de la Fédération Nationale Solidarité Femmes : un compte à leur seul nom, non connu de leur conjoint et non rattaché au domicile conjugal afin d’assurer leur intégrité physique et leur protection financière.