Une satisfaction des cadres face à leur emploi toujours majoritaire mais en légère baisse, écornée par des préoccupations liées au management, à la rémunération et à la recherche de sens.
Si les cadres restent majoritairement satisfaits de leur situation professionnelle actuelle (80%), ils sont moins nombreux que l’année dernière à le déclarer (-6 pts). Effectivement, si 22% restent très satisfaits de leur travail, soit un chiffre stable par rapport à l’année dernière, les individus qui se déclaraient plutôt satisfaits se sont pour certains reportés sur l’insatisfaction (58% contre 65% l’année dernière).
Le mécontentement des 20% de cadres s’estimant insatisfaits de leur situation professionnelle s’explique principalement par deux aspects : le management (27%), qui se traduit notamment par le déficit de reconnaissance au travail qui caractérise la culture managériale française (13%) et la rémunération (25%).
Des cadres qui considèrent majoritairement exercer un métier non-pénible, malgré une difficulté ressentie qui progresse avec le niveau de responsabilité (encadrement, temps travaillé).
La pénibilité du travail est un sujet aujourd’hui au cœur de l’actualité, notamment avec la réforme des retraites et des critères de pénibilité en cours, ce qui questionne plus largement sur la définition de la pénibilité. Chez les cadres, 20% des interrogés considèrent exercer un métier pénible, dont seulement 2% le déclarent comme très pénible.
Les cadres interrogés déclarent que la pénibilité de leur travail est due avant tout à une forte charge de travail (28%), et au stress (24%). La pression exercée par les pairs également évoquée (15%), tout comme la forte amplitude horaire (8%).
Les cadres apparaissent plus ouverts aux opportunités cette année, et le phénomène des salariés boomerang apparait comme une nouvelle forme de mobilité qui peut séduire.
On observe un rééquilibrage des aspirations des cadres : du fait des difficultés économiques et d’un léger recul de la satisfaction, il y a désormais autant de cadres qui se disent ouverts aux opportunités (44%, + 6pts vs. juillet 2022), que de cadres qui souhaitent rester dans leur entreprise (45%, – 6pts). Le niveau de cadres ouverts aux opportunités n’avait pas été aussi élevé depuis janvier 2018, signe que la frilosité de la période Covid n’est plus de mise, et que l’inflation, qui pourtant pourrait engager à la prudence, motive à s’ouvrir à d’autres possibilités potentiellement plus rémunératrices. Les plus attentifs aux opportunités sont les cadres insatisfaits de leur situation professionnelle actuelle (58%), mais également ceux dont les perspectives peuvent être plus importantes : les managers et les catégories aisées. A l’inverse, les cadres plus âgés sont davantage attachés à rester dans leur entreprises (57%).
Le phénomène récemment mis en lumière des salariés « boomerang » – qui quittent leur entreprise pour la réintégrer peu de temps après – est observé par un cadre sur deux (51%), même s’il reste minoritaire dans les pratiques (9%). Cependant, 52% des cadres qui ont déjà vu un de leur collègue faire seraient tentés, et seulement 38% de ceux qui ne l’ont pas fait et ne l’ont jamais observé.
Les leviers de rétention et d’attractivité des entreprises reposent d’abord sur des modes d’organisation du travail plus flexibles, comme le télétravail
Les différents leviers de rétention et d’attractivité sont jugés favorablement par plus des trois quarts des cadres, une opinion stable depuis l’année dernière. Mais dans le détail des « Oui, tout à fait », le télétravail demeure l’élément le plus solidement ancré dans les leviers d’attractivité et de rétention des cadres : 48% estiment que c’est un élément déterminant dans l’envie de rejoindre ou rester dans une entreprise.
D’autres éléments, qui ont trait à l’organisation du travail et sa flexibilité séduisent également les cadres. 45% valorisent tout à fait une vision remettant au centre l‘humain, avec une certaine horizontalité dans les décisions, et 43% estiment que la semaine de 4 jours sans perte de salaire est un atout majeur. L’accompagnement dans le projet professionnel séduit moins largement (33%).
Cet engouement pour le télétravail – démocratisé parfois à marche forcé lors de la crise sanitaire – s’accompagne d’une évolution dans les pratiques de télétravail, témoignant d’une maturité plus grande des entreprises sur le sujet.
Ainsi, une majorité considère que les moments collectifs ont pu être repensés : 73% estiment que leur équipe ont su réinventer la communication, et 72% que la convivialité entre collègues a été recréée, même si 44% accusent un certain isolement et 35% déplore une perte de cohésion au sein de l’équipe.