Voies navigables de France (VNF), opérateur national de l’ambition fluviale a fait appel à l’expertise Société & Environnement du pôle Opinion pour réaliser une étude sur l’image du réseau fluvial. Thierry Guimbaud, Directeur général de Voies navigables de France partage avec nous les enseignements clés de cette étude et l’ambition de l’établissement.
Pouvez-vous présenter VNF et partager avec nous le contexte de réalisation de cette étude ?
Voies navigables de France (VNF) est le gestionnaire de la majeure partie du réseau navigable français. Le réseau fluvial géré par notre établissement, traverse tous les territoires, de la plupart des grandes zones urbanisées aux zones les plus rurales. Il contribue à une gestion maîtrisée de la ressource en eau, il constitue une alternative solide et durable pour une logistique décarbonée et un patrimoine territorial attractif pour le tourisme authentique recherché aujourd’hui.
L’eau que VNF gère est une ressource de plus en plus rare et précieuse dans un contexte d’accélération du changement climatique. Si les ouvrages fluviaux (écluses, barrages, digues, etc.) ont été conçus à l’origine pour la navigation, ils constituent aujourd’hui de véritables atouts pour adapter nos modes de vies et nos façons de faire face au dérèglement climatique. Grâce au contrat d’objectifs et de performance que nous avons signé avec l’Etat en 2021, les investissements sont de plus en plus importants mais il faut continuer dans ce sens pour que le fluvial continue d’être un générateur d’économie verte pour les territoires. C’est dans ce contexte que nous avons souhaité interroger les Français sur l’image qu’ils ont du réseau navigable français.
Le recours au transport de marchandises par voie fluviale est fortement plébiscité. 90% des Français sondés estiment important voire indispensable le développement de ce mode de transport pour désengorger les réseaux routiers et ferroviaires, et particulièrement en milieu urbain dense. Des résultats qui interpellent ? Quelle est votre réaction ?
Avec 52,5 millions de tonnes transportées en 2021, le transport fluvial affiche une hausse de 4% par rapport à l’année dernière mais surtout l’équivalent de plus de 2 625 000 camions évités sur les route.
C’est un mode de transport qui est en phase avec les défis écologiques d’aujourd’hui : il émet jusqu’à 5 fois moins de CO² qu’un camion à la tonne transportée, il entre finement et sans nuisance au cœur des grandes villes.
Le transport fluvial est une alternative crédible, solide et surtout immédiatement disponible pour participer à la décarbonation du secteur des transports qui pèse pour 30% des émissions de gaz à effet de serre du pays.
Professionnels, institutionnels, ils sont nombreux à se tourner ses dernières années vers le réseau fluvial, à considérer qu’une autre voie est possible. La voie d’une logistique plus durable.
Ce résultat montre que les citoyens, dont les préoccupations environnementales prennent chaque jour une place de plus en plus grande, considèrent aussi le fluvial comme une solution efficace pour désengorger les réseaux de transport routiers et ferroviaires.
Des challenges se présentent à vous. En quoi l’étude vous-a-t-elle permis d’en identifier des nouveaux ou d’en affiner certains ?
L’étude a permis de mettre en avant les attentes des Français et leurs préoccupations environnementales auxquelles le fluvial peut et doit répondre. Le transport fluvial, par exemple, trouve toute sa pertinence dans une nouvelle logistique urbaine et de proximité et durable. Il désengorge les routes et émet moins de CO². Pour nous, il convient de continuer d’accompagner ceux qui donnent sa chance au report modal, de renforcer la compétitivité des ports intérieurs, de rechercher de nouvelles synergies avec les ports maritimes et ferroviaires et d’accompagner le verdissement de la flotte. Nos équipes sont pleinement mobilisées pour cela et pour accompagner les entreprises qui souhaitent engager la transition de leur supply chain. Notre ambition est qu’à l’horizon 2030, le volume de fret transporté par voie fluviale ait augmenté de moitié, soit plus de 10 milliards de tonnes-kilomètres.
Notre ambition in fine est de construire une solution fluviale adaptée à chaque territoire, qu’elle passe par le fret ou par les activités touristiques ou récréatives qui pourraient générer jusqu’à 3 milliards d’euros de retombées économiques d’ici 2030. Le sondage nous montre que ces retombées aux bénéfices des territoires sont peu connues et que nous avons encore à en faire la pédagogie. Les résultats de l’enquête nous encouragent aussi fermement à continuer d’inscrire la voie d’eau comme un vecteur puissant pour gérer la ressource rare qu’est l’eau avec l’accélération du changement climatique. Nos ouvrages sont de véritables atouts pour lutter contre les phénomènes de crues et de sécheresses.
Découvrez l’ambition positive de Voies navigables de France
Pour plus d’informations sur Voies navigables de France : consultez leur site web
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