Le réseau social Altruwe a fait appel au pôle Media & Digital pour réaliser une étude sur la période actuelle et son impact sur l’engagement des citoyens. Retour sur cette étude et les principaux enseignements avec Jérémie Mani et Yves Delnatte, co-fondateurs d’Altruwe.
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots le réseau social altruwe ainsi que les raisons et le contexte de réalisation de cette étude ?
Altruwe se présente, comme vous l’indiquez, sous la forme d’un réseau social – gratuit et sans but lucratif – mettant en avant les contenus inspirants et les actions de celles et ceux qui s’engagent, par exemple dans les associations.
Notre raison d’être, c’est de promouvoir l’altruisme comme solution pragmatique aux défis du XXIe siècle. Cela peut paraitre utopique, cela l’est surement, mais nous avons créé une communauté grandissante de gens qui aspirent à changer d’époque. Et qui se reconnaissent dans les valeurs de l’altruisme, comme dénominateur commun à bon nombre d’actions inspirantes, que cela soit en faveur de la biodiversité, du climat, contre les inégalités sociales…
Peu importe la cause soutenue, cette communauté encourage l’action, crée des vocations, permet de dépasser les freins éventuels et d’aider chacun à identifier comment il peut aider autrui.
En collaborant avec Ifop, nous cherchions à comprendre en quoi la période actuelle, marquée par la pandémie et la guerre en Ukraine notamment, avait un impact sur l’engagement des citoyens. Aussi bien en temps passé que sur les causes qu’ils souhaitent soutenir. En cela, ce fut très instructif ! Notamment en montrant un clivage marqué entre générations sur les causes à défendre.
Toutes les associations cherchent à rajeunir leur base de bénévoles et à mieux appréhender les opportunités offertes par les solutions numériques. Et nous-mêmes étant organisé en un mouvement altruiste 100% numérique, nous souhaitions mieux comprendre les causes que souhaitent défendre les 18-34ans, les plus enclin à nous rejoindre.
Si le contexte actuel, avec la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, montre l’importance des associations, les Français tendent à se recentrer sur leur cercle de relation proche plutôt que de s’engager dans des associations (34%), quels enseignements en tirez-vous ?
Il y a eu un effet trompe l’œil avec la crise du Covid-19 puis la guerre en Ukraine. De nombreux reportages télévisés ont montré la mobilisation des citoyens pour aider d’un coté les soignants, de l’autre les victimes ukrainiennes. Il faut applaudir ces mobilisations et plus encore le fait qu’elles soient médiatisés car, chez altruwe, nous croyons beaucoup au mimétisme social : plus on est témoin d’actes altruistes, plus on a de chance de le devenir soi-même.
Pourtant, le sondage montre clairement qu’un tiers des français est « incité à se recentrer sur son cercle familial, ce qui est plus important que s’engager dans des associations ». On peut d’ailleurs les comprendre : avec la pandémie et les restrictions de déplacements, il était difficile d’aller sur le terrain à l’appel d’associations voire dangereux pour sa santé et celles des proches que l’on pouvait contaminer.
Mais nous préférons voir le verre à moitié plein. En l’occurrence à 10% plein puisque c’est la proportion de ceux qui déclarent « être plus que jamais incités à prendre de leur temps pour s’engager ». A ceux là s’ajoutent les 15% (et même 22% chez les 18-34ans) pour qui « aimeraient s’engager mais manque de temps pour le faire ». Ce sont eux qui nous souhaitons convaincre en priorité, en leur facilitant la tâche.
Quelles perspectives de développement pour Altruwe pourriez-vous partager avec nous, et en quoi cette étude vous conforte dans certains de vos plans d’action ?
On sait tous que la pandémie a durablement changé la façon de travailler, notamment via le travail à distance. Mais c’est aussi partiellement vrai pour le monde associatif et bénévole ! Il y a désormais beaucoup plus de possibilités d’aider de chez soi, que ce soit de façon ponctuelle (pour mettre un pied dans ce monde) ou récurrente.
D’ailleurs, nous en bénéficions nous-même ; altruwe étant une association sans but lucratif, nous avons toute une équipe de bénévoles qui agissent à distance et effectuent un travail magnifique.
Ainsi, un des nouveaux partenariats dont on est le plus fier, est l’intégration dans altruwe de toutes les offres de missions du portail gouvernemental JeVeuxAider.gouv.fr . Ce sont des milliers de possibilités d’aider qui sont accessibles d’un clic, à tout moment, y compris à distance. De quoi convaincre une partie des 22% de 18-34ans qui sont convaincus qu’il faut aider autrui mais manquent de temps ? Surement !
Tout cela nous conforte dans l’idée qu’un acteur 100% numérique, qui se met au service de l’engagement et de l’altruisme, peut probablement apporter sa pierre à l’édifice. C’est ce qui nous motive au quotidien !
Pour plus d’informations sur Altruwe : consultez leur site web
Découvrez l’ambition positive du réseau social Altruwe
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