Entendu par la commission de la Défense nationale de l’Assemblée Nationale, Patrick Calvar, le patron de la DGSI, déclarait le 10 mai dernier : « Les extrémismes montent partout et nous sommes nous, services intérieurs, en train de déplacer des ressources pour nous intéresser à l’ultra-droite qui n’attend que la confrontation. Et cette confrontation, je pense qu’elle va avoir lieu. Encore un ou deux attentats et elle adviendra. Il nous appartient donc d’anticiper et de bloquer tous ces groupes qui voudraient, à un moment ou à un autre, déclencher des affrontements intercommunautaires . Ce diagnostic déjà très inquiétant, car émanant d’un ponte du renseignement intérieur allait encore être noirci quand le même Patrick Calvar lâcha quelques semaines plus tard, et toujours devant des députés, la phrase suivante : « Nous sommes au bord de la guerre civile » . Rapportés quelques jours seulement après le meurtre d’un couple de policiers dans les Yvelines et l’arrestation en Ukraine d’un Français en possession d’un stock d’armes de guerre qu’il comptait utiliser pour attaquer différents objectifs, dont une mosquée, ces propos allaient susciter un large écho dans la presse. Au lendemain de l’attentat de Nice, ces déclarations entre en résonnance avec une inquiétude largement répandue dans la société.
partager