[Mise à jour] Foi et climat : un lien non immédiat mais une conciliation envisageable
Alors que les prévisions scientifiques autour du climat et de l’environnement se font toujours plus alarmantes, l’urgence annoncée pousse une grande diversité d’acteurs à prendre la parole sur ces thématiques. Dans un pays connaissant un processus de déchristianisation mais encore peuplé de communautés de croyants vivaces, cette étude s’intéresse au rapport qu’entretiennent les Français avec la foi et la protection du climat, mais également aux liens éventuels qu’ils perçoivent entre les deux. A cette fin, l’Ifop a interrogé pour A Rocha & Parlons Climat trois échantillons de répondants distincts : l’un représentatif des Français, le deuxième constitué de catholiques pratiquants et le troisième de protestants.
En ressort une conscience écologiste généralisée, aussi aiguë parmi les chrétiens qu’au sein du reste de la population, avec des velléités d’action concrètes dépendant tout autant de la génération que dans le reste de la population.
- Parmi les catholiques pratiquants, les avis sont partagés quant à la pertinence pour l’Eglise de parler d’environnement et du changement climatique (52% estiment que c’est son rôle, dont 68% des 25-34 ans). Les protestants adhèrent un peu plus largement à cette idée d’une intervention du spirituel sur le terrain de l’écologie (58%, dont 70% des 25-34 ans). Et parmi ces personnes estimant que c’est le rôle de l’Eglise de parler d’environnement et du changement climatique, le souhait que le thème de l’environnement soit plus présent dans la vie de sa communauté (paroisse, église locale) est quasi unanime : 92% des catholiques pratiquants et 87% des protestants.
- Ces derniers souhaitent avant tout la mise en place d’actions concrètes dans leur communauté en faveur de l’environnement (67% des catholiques pratiquants, 70% des protestants) ou a minima de réflexions sur le sujet (42% pour chaque échantillon) plutôt que l’irruption de l’enjeu directement au travers du sermon du prêtre / message du pasteur ou dans la prière communautaire. En effet, cela rejoint le fait que seule une minorité (20% des catholiques pratiquants, 27% des protestants) estime que ces réflexions écologiques et spirituelles se nourrissent entre elles. Sans que cela soit une incompatibilité entre foi et protection de l’environnement : environ la moitié des deux échantillons (50% et 47%) se déclare sensible à l’écologie mais ne pas faire de lien entre ses opinions et sa spiritualité. Pour autant, les valeurs chrétiennes se retrouvent par moment dans l’écologie : une immense majorité de catholiques pratiquants comme de protestants estimant par exemple que « Prendre soin de la Terre c’est aussi prendre soin de mon prochain » (92% et 90%) ou encore que « En tant que chrétiens, nous sommes les gardiens de la Création et devons faire le maximum pour en prendre soin pour nous et les générations futures » (83% et 78%).
Retrouvez ci-contre les résultats.