Lors des campagnes présidentielles, la mesure du rapport de force entre les candidats à la magistrature suprême s’effectue à partir d’enquêtes d’intentions de vote réalisées par les instituts de sondage le plus souvent pour le compte de médias. C’était le cas de l’élection présidentielle de 1965 qui avait constitué un moment de légitimation crucial de ces enquêtes, deux instituts l’IFOP et la SOFRES annonçant avant le jour du vote, le ballottage du Général de Gaulle.
Depuis ce moment fondateur, en dépit de changements sur le plan de la technique1, l’inscription des enquêtes pré-électorales dans les campagnes présidentielles n’a guère changé si ce n’est l’inflation de ce type d’enquête due aux commandes plus nombreuses des médias et au nombre croissant d’instituts de sondage les réalisant (8 lors de la dernière campagne).
En 2012, s’est pourtant produite une rupture dans la mesure classique du rapport de force présidentiel : pour la première fois très en amont de la campagne électorale2 a été mise en place une enquête d’intentions de vote quotidienne, permanente et continue. En effet, l’Ifop et son partenaire Fiducial ont réalisé pour le compte des sites Internet de Lagardère Active – principalement paris-match.com mais également europe1.fr et le Lab.fr – un Rolling Présidentiel. L’origine de cet objet d’étude est américaine, à l’instar de la technique des intentions de vote. C’est en effet lors de l’élection présidentielle de 1992 opposant George Bush père et Bill Clinton qu’un rolling poll (appelé également tracking survey) est mis en place.
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