L’hiver dernier, les appels à la sobriété ont plutôt été entendus par les Français, et ce, d’autant plus au regard de la hausse des prix de l’énergie et du risque de coupures d’électricité.
En effet, si les préoccupations liées à la crise énergétique (85% d’inquiets) et climatique (82% d’inquiets) sont importantes, elles le sont moins que les inquiétudes liées au budget ou à la hausse des prix (88% d’inquiets). Qui plus est, précisément sur l’énergie, c’est bien l’épuisement des matières premières (33% de très inquiets) et les risques de restriction (26% de très inquiets) qui peinent encore à catalyser de fortes préoccupations chez les Français.
Alors que les Français sont conscients des potentielles conséquences engendrées par les problématiques énergétiques (allant des migrations de population à l’accroissement des conflits dans le monde, en passant par des pénuries alimentaires), les premières craintes sont avant tout liées à des enjeux budgétaires. D’ailleurs, 82% estiment que ces problématiques peuvent entrainer une explosion de la pauvreté.
Aussi, les prix sont-ils le meilleur voire le seul réel levier d’action ? Les inquiétudes court-termistes peuvent-elle répondre à une problématique aussi globale ?
A l’heure où le prix apparait comme l’inquiétude majeure, la résolution de l’enjeu énergétique et environnemental réside également dans notre capacité à trouver des solutions alliant sobriété et justice sociale. En effet, lorsque l’on sait à quel point richesse et pollution sont corrélées*, la sobriété ne doit pas s’affranchir d’une certaine « justice climatique », car de fait, quand elle est subie, la sobriété s’apparente déjà à de la pauvreté.
Assurément, pour être efficace, la sobriété doit protéger toutes les richesses finies. Elle doit toucher la société dans sa globalité et ne pas laisser de côté des désimpliqués (9% de la population française). Elle doit informer les profanes (15%) et aider ceux qui sont contraints notamment financièrement (14%).
Elle doit mobiliser mais aussi accompagner les Français en communicant sur les bénéfices et les coûts de chaque comportement individuel. Elle doit s’inscrire sur le temps long, pas seulement pour alléger les factures à court terme mais bien pour éviter les bouleversements liés au changement climatique qui s’imposeront irrémédiablement, sans actions concrètes et massives. Elle doit s’accompagner d’une vision globale à long terme de tous les acteurs de la société et non pas être une solution ponctuelle à une situation exceptionnelle. En somme, elle doit dissoudre l’idéal d’abondance ancré dans le psychisme des individus pour y faire prédominer l’intérêt collectif de sauvegarde de l’environnement tout en garantissant un minimum de justice sociale.
*« Les 10% les plus riches du monde sont responsables de près de la moitié des émissions », Climate Inequality Report, World Inequality Lab, 2023
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