Avec un score de 28.4% en métropole au premier tour des élections régionales, le Front National se situe à un niveau inégalé et s’est qualifié dans la totalité des régions françaises et est même arrivé en tête dans six d’entre elles. Contrairement à ce qui a été parfois dit, il ne s’agit pas d’une « véritable percée » puisque la formation de Marine Le Pen avait déjà atteint 25% des voix aux européennes et 25.4% en moyenne aux élections départementales. Néanmoins, le palier, déjà très élevé, de 25% observé il y a neuf mois seulement a été dépassé et le Front National a connu une nouvelle progression de l’ordre de 3 points. Plus qu’à une percée subite c’est à une montée en puissance régulière à laquelle nous assistons. Rappelons qu’au premier tour de l’élection présidentielle de 2012, Marine Le Pen ne recueillait que 18.4% des voix en métropole soit 10 points de moins qu’aujourd’hui (avec certes une participation bien plus faible au premier tour des régionales qu’à la présidentielle).
Entretemps, la formation frontiste a présenté plus de 500 listes aux municipales et remporté 10 villes puis elle est arrivée en tête aux élections européennes, a fait élire deux sénateurs et a atteint 25% au premier tour des départementales, élection s’étant soldée par un gain de 31 cantons.
Au terme de cette séquence de forte progression, quelle est aujourd’hui la structure du vote FN ? Dans quelles catégories de la population a-t-il gagné le plus de terrain et les attentats ont-ils favorisé cette progression ? Pour répondre à ces questions, nous nous baserons sur les données des Sondages Jour du Vote de l’Ifop réalisés lors des premiers tours des départementales de mars et des régionales de décembre 2015.
partager