Les présidents de région et prétendants à l’investiture à droite, grands gagnants des régionales
En ce soir de second tour des élections régionales, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez apparaissent aux yeux des Français comme les personnalités politiques sorties les plus renforcées de ce scrutin : 44% pour le président des Hauts-de-France (15% l’estiment affaibli, 41% ni l’un ni l’autre), 38% pour celle d’Ile-de-France et 32% pour celui d’Auvergne-Rhône-Alpes. A contrario, les grands perdants se trouvent du côté du Rassemblement National et de la majorité présidentielle, aucun ne réalisant les ambitions affichées en début de campagne : une large part des Français considère ainsi que Marine Le Pen (47%) et Jordan Bardella (41%) sortent affaiblis de ces élections régionales ; de même qu’Emmanuel Macron (56%) et Eric Dupond-Moretti (52%) pour une majorité des interviewés.
Compétition à droite : avantage Xavier Bertrand
Si les présidents de région et prétendants à l’investiture à droite sortent renforcés de ces élections régionales, c’est Xavier Bertrand, premier candidat déclaré, qui tire le plus son épingle du jeu : la moitié des Français estime qu’il ferait un bon candidat pour la droite à l’élection présidentielle de 2022, dont 85% chez les sympathisants des Républicains… et 84% chez ceux La République en Marche, reflet inquiétant pour Emmanuel Macron de la capacité du président des Hauts-de-France à « ramener au bercail » une partie de son électorat venu de la droite. Chez les sympathisants des Républicains, Valérie Pécresse se hisse en deuxième place parmi les meilleurs candidats (pour 75%), non pas devant Laurent Wauquiez (60%), mais François Baroin (75%), qui semble donc rester un recours dans l’esprit du peuple de droite.
La fin du quinquennat Macron : des comptes à rendre et une érosion de la participation
Interrogés sur l’attitude attendue de la part d’Emmanuel Macron, les Français escomptent pour 43% d’entre eux un remaniement prochain avec changement de Premier ministre, juste devant une intervention télévisée directement adressée à la population (42%) – cette dernière étant la plus attendue par les soutiens de la majorité eux-mêmes (58% des sympathisants de La République en Marche, 67% des électeurs LREM aux régionales), signe d’un flottement et d’un besoin de remobilisation dans la dernière ligne droite du quinquennat Macron.
Alors que ce scrutin régional a été marqué avant tout par une abstention record, ce climat semble déjà peser sur les prochaines échéances électorales : aujourd’hui, seuls 55% des Français inscrits sur les listes électorales annoncent qu’ils voteront à la présidentielle de 2022, soit une baisse de cinq points par rapport à une mesure effectuée en avril dernier, à rebours d’un principe jusqu’ici constant qui veut que la participation annoncée augmente à mesure qu’on se rapproche d’un scrutin. Pour rappel, la participation réellement enregistrée de 79,4%… soit 24,4 points de plus que l’intention mesurée au soir du second tour des élections régionales.