Au lendemain du vote grec, les résultats du sondage réalisé par Ifop et Fiducial pour le JDD, BILD, ABC et Corriere Della Sera laisse à voir des opinions publiques européennes partagées à l’égard de la crise de la Zone euro : le risque d’une accentuation des difficultés de la zone euro si la dette grecque n’est pas sauvée est massivement identifié dans les 4 pays investigués. Mais, dans le même temps, l’idée que l’argent prêté à la Grèce ne sera jamais remboursé s’avère également majoritairement diffusée en Europe, et en particulier en France et en Allemagne (85% et 84% contre tout de même 72% et 65% en Espagne et en Italie) tandis que les pronostics quant à la capacité de la Grèce à réduire sa dette et à surmonter ses difficultés grâce à l’aide de l’Europe s’avèrent assez sombres. Sur ce dernier point, notons toutefois l’optimisme plus marqué des Espagnols et des Italiens, dans un contexte où ces deux populations se trouvent elles aussi dans une situation d’obligé (ou quasi) par rapport à l’Union Européenne. L’hypothèse d’une exclusion de la Grèce en cas de non réduction de sa dette confirme ce hiatus entre, d’une part la France et Allemagne et, d’autre part, l’Espagne et Italie : Français et Allemands se montrent clairement favorables à une telle exclusion (65% et 78%) tandis que les Espagnols (51%) et les Italiens (49%) présentent des jugements plus partagés, sans doute par crainte de connaitre eux aussi une telle situation si la situation économique de leur pays ne s’améliore pas. Toutefois, et ceci vient nuancer les résultats précédents, quelles que soient les difficultés de la zone euro et le pessimisme des populations, la sortie de la zone euro et un retour aux monnaies nationales ne constitue qu’une hypothèse soutenue par une minorité des personnes interrogées (39% en Allemagne, 28% en Italie, 26% en France et 25% en Espagne).
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