Cinq ans après le déclenchement de la crise financière, la France apparaît aussi pessimiste que ses voisins du sud quand il s’agit d’appréhender la situation actuelle. Pour 69% des Français, « nous sommes en pleine crise » (contre 68% en Italie et 66% en Espagne mais seulement 37% en Allemagne).
68% de nos compatriotes considèrent également que la crise actuelle est « plus grave » que les précédentes; sentiment que partagent, de façon encore plus exacerbée, les Italiens (83%) et les Espagnols (81%). Les Allemands relativisent le caractère inédit de la situation actuelle (seuls 33% estiment que la crise est plus grave que les précédentes). Ces réponses ne sont pas sans lien bien évidemment avec l’impact de la crise sur la population. Ainsi,79% des Français estiment que la crise affecte « beaucoup ou assez leur vie personnelle ». Les Espagnols et les Italiens se sentent plus touchés encore (84% et 89% respectivement). Les réponses des Allemands apparaissent une nouvelle fois très différentes puisque 61% jugent que la crise affecte « peu ou pas du tout » leur vie personnelle.
Dans ce contexte de crise, qui a pris depuis trois ans le visage d’une crise de la zone euro, on constate néanmoins qu’une majorité considère dans chacun des quatre pays étudiés que l’appartenance à l’UE est « plutôt une bonne chose » pour le pays.
Pour autant, cette majorité recule au profit des eurosceptiques. Pour 43% des Français, leur appartenance à l’UE est « plutôt une mauvaise chose » (contre 39% en 2011). En deux ans, cette proportion est passée de 35% à 44% en Allemagne, 26% à 37% en Espagne et surtout de 28% à 45% en Italie.
Enfin, seule une minorité d’Européens souhaite abandonner l’Euro mais cette minorité s’étoffe : 33% en France contre 26% en juin 2012 (au moment du pic de la crise de la zone euro), 43% en Allemagne (+ 4 points), 38% en Espagne (+13 points) et 35% en Italie (+7 points).
Note méthodologique complémentaire :
Echantillon de 4006 personnes, représentatif des populations française, allemande, italienne et espagnole âgées de 18 ans et plus. Les interviews se répartissent comme suit : 1002 interviews en France ; 1000 interviews en Allemagne ; 1004 interviews en Italie ; 1000 interviews en Espagne. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted Web Interviewing) du 29 août au 4 septembre 2013.
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