La rémunération variable concerne une entreprise sur 2, mais seulement un actif sur 4.
Environ un actif français sur quatre (23%) se dit concerné par la rémunération variable. Les dirigeants et DRH d’entreprises d’au moins 50 salariés sont quant à eux plus de la moitié (54%) à pratiquer la rémunération variable dans leur entreprise, dont 18% pour la totalité ou la plupart de leurs salariés, et 36% seulement pour certains.
La distribution de rémunération variable dépend surtout, chez les actifs comme chez les dirigeants :
- De la taille d’entreprise : plus les entreprises sont grandes, plus elles pratiquent la rémunération variable
- Du chiffre d’affaires généré par l’entreprise et/ou du revenu mensuel de chaque salarié: les entreprises ayant un chiffre d’affaires annuel de minimum 50 millions d’euros pratiquent bien plus la rémunération variable que celles dont le CA est inférieur à moins de 2 millions d’euros ; de même pour les actifs percevant au moins 1900 euros par mois, plus concernés par la rémunération variable que ceux ayant un revenu inférieur
La rémunération variable reste une pratique circonscrite à une poignée de salariés et est avant tout conditionnée à l’atteinte d’un objectif individuel.
Un peu moins du tiers des dirigeants (30%) dont les salariés sont concernés par la rémunération variable déclarent la pratiquer auprès de l’ensemble d’entre eux. Elle demeure donc pour le moment l’apanage de certaines fonctions, parmi lesquelles les fonctions commerciales (44%) et dirigeantes (37%) sont prépondérantes. Dans des proportions moindres mais non négligeables, les fonctions de production ne sont pas en reste (22%), ainsi que les fonctions support ou administratives (16%).
Dans le trio de tête des éléments déterminant le montant de la rémunération variable figurent avant tout l’atteinte d’un objectif individuel du salarié (dans 61% des cas), puis d’un objectif collectif au niveau de l’équipe ou de l’entreprise (41%) et un commissionnement lié à la performance individuelle du salarié (38%). Les motifs individuels l’emportent donc, et les autres éléments (primes proportionnelles au salaire fixe, commissionnement collectif, performance en termes de RSE) sont mentionnés de façon plus secondaire par 16% ou moins des dirigeants.
Les Français ont une vision ambivalente de la rémunération variable, là où les dirigeants d’entreprise et les actifs directement concernés sont bien plus positifs à son égard.
Ainsi, plus de sept actifs sur dix estiment que la rémunération variable, sous forme d’intéressement, permet certes un meilleur partage de la richesse générée par l’entreprise (74%) mais fragilise en parallèle le pouvoir d’achat des salariés en le mettant à la merci de la conjoncture économique de leur entreprise (76%) ; de même, l’écrasante majorité des actifs considèrent qu’elle permet de renforcer la motivation des salariés concernés (73%) et d’augmenter la performance globale de l’entreprise (70%), mais qu’en miroir, les salariés sont incités à entrer en compétition les uns avec les autres (72%) et subissent davantage de pression et de stress (68%).
Les chefs d’entreprise et DRH sont de leur côté bien plus mélioratifs et identifient assez nettement trois atouts principaux de la rémunération variable : le renforcement de la motivation des salariés (91%), un meilleur partage de la valeur ajoutée (87%) et une meilleure performance globale de l’entreprise (80%). Les actifs percevant une part de rémunération variable sont également quasiment toujours plus positifs que l’ensemble du grand public concernant différents aspects de celle-ci et, forts de ces atouts pluriels, sont bien plus enclins à souhaiter son expansion : 81% estiment qu’elle pourrait ainsi s’appliquer à tous les postes, soit 22pts de plus que pour l’ensemble des Français. A ce titre, s’ils étaient les seuls maîtres à bord, près des deux tiers des actifs concernés (64%) préféreraient conserver leur rémunération fixe actuelle et disposer d’une part de rémunération variable.