La conférence internationale sur l’Afghanistan qui s’ouvre à Londres remet au cœur de l’actualité nationale l’engagement de la France dans le conflit et particulièrement la question de l’envoi de renforts demandé par le Président américain.
L’opinion des Français sur l’intervention militaire française dans les conflits internationaux est toujours apparue mitigée, une faible majorité ayant apporté son soutien en 1999 lors de l’envoi de troupes au Kosovo (56%) ou en Juillet 2007 lors de l’intervention au Darfour (55%).
En octobre 2001, 55% des Français soutiennent l’intervention militaire française en Afghanistan. Sept ans plus tard, en avril 2008, la guerre en Irak étant passée par-là et probablement échaudés par la longueur du conflit, seuls 45% des Français se déclarent favorable à l’envoi de renforts en Afghanistan.
Six mois plus tard une embuscade spectaculaire à l’Est de Kaboul se solde, côté français, par dix tués et 21 blessés et l’automne 2009 se présente plus sanglant encore. Un an et demi plus tard, en décembre 2009, moins d’un Français sur cinq (17%) déclare soutenir l’envoi de renfort. Outre, une présence plus importante accordée au conflit par les médias qui peut expliquer en partie la nouvelle position de l’opinion, la perception d’un « bourbier afghan » s’étend et la demande de renfort soumise à la communauté internationale par le Président américain à la fin de l’année dernière, n’a pas suscité une approbation plus forte de l’opinion : en janvier 2010, 55% des Français restent opposés à l’envoi de renfort dont 22% « tout à fait opposé ».
A la lumière des résultats de l’enquête menée auprès des britanniques en janvier 2010, on ne peut que constater l’écart qui existe entre leur soutien apporté au conflit en Afghanistan et celui des Français. Malgré la perte de plus de 230 soldats depuis le début du conflit, 41% des britanniques se déclarent favorables à l’envoi de forces en Afghanistan pour renforcer les 9 000 soldats anglais présents sur le territoire, soit 21 points de plus que les Français (20%). Toutefois, six britanniques sur dix y sont opposés (59%) dont un quart d’entre eux « tout à fait opposé » (26%).
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