Le sondage Ifop réalisée par l’Ifop pour la Friedrich Ebert Stiftung et la Fondation Jean Jaurès démontre que l’inquiétude face à la dette publique atteint aujourd’hui un niveau très élevé en France (87%) comme en Allemagne (80%), même si la crainte est plus prégnante en France eu égard à l’état des finances publiques.
A l’heure où les responsables politiques français et allemands parlent d’harmonisation fiscale et de convergence économique, ce constat commun constitue un point de départ intéressant. Néanmoins, les avis divergent rapidement lorsque l’on évoque l’hypothèse du risque souverain pour son propre pays. Près des deux tiers des Français (63 %) estiment ainsi que leur pays pourrait connaître dans les prochains mois ou les prochaines années la même situation que la Grèce ou l’Irlande contre « seulement » 46 % des Allemands. Ce décalage montre que derrière une inquiétude commune concernant la dette, le sentiment de vulnérabilité n’est pas du tout le même en France et en Allemagne.
Dans ce contexte, Français (65 %) et plus encore Allemands (78 %) seraient largement favorables à la mise en place d’une validation du budget des pays européens par la commission européenne préalablement à leur adoption par les parlements nationaux, car « cela permettrait d’obliger les Etats à présenter des budgets à l’équilibre et de réduire leur endettement ». Autant les deux populations se montrent viscéralement attachées à certains attributs de la souveraineté nationale et à une diplomatie indépendante (seuls 14 % des Allemands et 17 % des Français souhaiteraient par exemple que nos deux pays fassent siège commun au FMI ou lors des G8 et des G20), autant elles semblent très en demande d’un encadrement par l’UE de la politique budgétaire de leur Etat.
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