Un rapport de force entre l’employeur et le cadre perçu comme avantageux pour ce dernier au moment de l’embauche…
Une majorité de cadres (57%) estime être dans une position privilégiée au moment de l’embauche. Ce constat d’un rapport de force favorable confirme les statistiques d’un chômage résiduel chez les cadres (le taux de chômage des cadres s’élevant à 3,8%), voire d’une situation de « chômage négatif » dans certains secteurs. Ainsi, dans l’industrie lourde, automobile, aéronautique (68%), dans les transports et la logistique (64%), et les services NTIC (65%), la perception ce rapport de force favorable est largement supérieure à la moyenne.
En écho avec ce ressenti globalement positif, plus de deux cadres sur trois (68%) évaluent la durée de recherche d’emploi à moins de 6 mois, 20% jugeant qu’il leur faudra de 6 à 12 mois et à la marge, 12% plus d’un an. Les cadres semblent donc globalement confiants au moment de changer d’emploi.
… alors que les cadres se sentent plutôt en position défavorable une fois dans l’entreprise.
Seuls 43% des cadres du privé considèrent être en position de force lors des négociations avec leur employeur tout au long de leur parcours dans l’entreprise. Les plus confiants sont encore les plus jeunes (50% chez les moins de 35 ans), les encadrants de plus de 10 personnes (54%) et les cadres de structures de moins de 20 personnes (51%). Ici encore, notons que les hommes se montrent relativement plus confiants que les femmes (46% contre 37%). Ce sentiment d’inertie devrait en théorie pousser les cadres à changer d’employeur dans la mesure où ils estiment être dans une situation privilégiée à l’embauche alors qu’ils le sont moins une fois dans l’entreprise.
Pourtant, si une minorité non négligeable a déjà songé à quitter son employeur, peu l’ont réellement fait.
44% des cadres interrogés ont songé à démissionner de leur emploi actuel au cours des 12 derniers mois. Pourtant, malgré le rapport de force qui leur est favorable à l’embauche face à l’employeur, seuls 10% d’entre eux ont effectivement démissionné, contre 34% qui y ont songé mais ne sont pas passé à l’action. Parmi ces derniers, sont surreprésentés:
Les cadres dans une situation moins stable financièrement (42% chez ceux aux revenus inférieurs à 35 000 € annuels) ou émotionnellement (43% chez les cadres séparés, divorcés ou veufs)
Les cadres de certains secteurs, comme l’industrie agroalimentaire ou agricole (44%), l’industrie de biens de consommation ou d’équipement (38%), le commerce (42%) ou les services aux entreprises (42%).
A l’inverse, certains cadres s’avèrent particulièrement mobiles, selon :
L’âge : en raison de moindres attaches, les 18-34 ans sont logiquement plus passés à l’action (20% contre 10% en moyenne)
Le secteur et la fonction : les personnes travaillant dans le secteur de l’énergie et de l’environnement, et celles travaillant dans des fonctions liées à l’administration et aux services généraux (15%), le marketing et la communication (23%), ou encore dans le conseil (14%).
La plupart des freins à la démission sont d’ordre personnel.
65% des obstacles cités en premier relèvent de raisons personnelles : la crainte de prendre un risque trop important arrive en premier (24%), suivie de contraintes financières (19%) et personnelles (17%). A la marge, 5% doutent également de leur propre valeur. 27% expliquent ensuite la difficulté à démissionner par des facteurs plus exogènes, liés à l’offre sur le marché et au manque de fluidité de l’information sur l’existant : 14% déclarent ne pas trouver d’offres qui conviennent, 8% ne savent pas encore pour quel emploi postuler, et 5% ont des difficultés à identifier les bons acteurs pour postuler.
En écho à cette complexité perçue à trouver l’information et un poste qui complète ses attentes, une courte majorité de cadres interrogés (54%) estime qu’il est aujourd’hui plus facile pour l’entreprise de trouver les profils de cadres qu’elle recherche que pour le cadre de trouver un emploi qui lui corresponde (46%).