L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 966 personnes ayant déjà voté pour le Front national, extrait d’un échantillon de 3.200 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Quelles sont les motivations, les ressorts du vote Le Pen? Qui sont les Français qui ont déjà opté pour le FN lors des scrutins passés – et qui pourraient recommencer? Quelles frustrations, quels espoirs placent-ils dans ce choix?
Les résultats de la vaste enquête Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio confirment l’institutionnalisation du Front National dans la vie politique. S’il obéit à des logiques et motivations spécifiques, notamment – au-delà du refus viscéral de l’immigration et de l’Union européenne – la nostalgie d’un âge d’or hexagonal perdu au sens « Girardetien », le vote frontiste s’installe de plus en plus comme un vote d’adhésion (+27 points depuis 1997).
Par-delà ces motivations ouvertement exprimées ou sous-jacentes, ce sondage apporte également à huit jours d’un premier tour de l’élection présidentielle pour lequel une accession au second tour semble promise à Marine Le Pen des éléments précieux sur la sociologie du vote frontiste. Un constat s’impose d’emblée : en dépit de son installation depuis plus de 30 ans dans le champ politique et 15 ans après le 21 avril 2002, le vote frontiste demeure très fragmenté avec, selon les catégories de population, des segments forces mais aussi des zones de faiblesse importants. En aucun cas, on ne peut l’assimiler à un vote homogène ou « attrape tout » comme l’a été par le passé le vote socialiste ou de droite.
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