Le passage aux 35h est le fait économique le plus important des 30 dernières années pour les cadres
Le passage aux 35h de travail hebdomadaire est le fait économique le plus marquant des 30 dernières années pour les cadres (cité par 20% d’entre eux). Hormis cette réforme politique nationale, les faits les plus marquants cités ont plus trait à la mondialisation et ses conséquences : émergence des GAFA (19%), délocalisations d’entreprises françaises (16%), crise des subprimes (13%). Il est intéressant de noter que cette hiérarchie n’est pas tout à fait la même pour les moins de 35 ans qui citent en premier lieu les faits plus récents de l’émergence des GAFA (21%), et de la crise des subprimes (16%) avant les délocalisations (11%) amorcées depuis plus longtemps et le passage aux 35h (8%) de l’an 2000.
Rejoignant la perception sur les faits économiques marquants des 30 dernières années, le passage aux 35h est également considérée par les cadres comme la mesure la plus marquante concernant la vie au travail depuis les années 1990 (citée en premier par 22%). Viennent ensuite la légalisation du télétravail (14%), la reconnaissance du droit à la déconnexion (13%) et de la création du congé paternité (13%). A noter que les 35h sont citées encore plus fortement par les plus de 50 ans qui en ont fait l’expérience dans leur vie professionnelle (31%), ainsi que par les cadres se déclarant proches du parti socialiste – porteur de cette réforme (37%).
Xavier Niel et Free, success story à la française
Free est l’entreprise française de moins de 30 ans qui emporte tous les suffrages et incarne la plus belle réussite aux yeux de tous les cadres : 26% la citent en premier, puis Blablacar (18%) et Cdiscount (10%) viennent compléter le podium. A noter également Doctolib qui prend la 3ème place auprès des moins de 35 ans (11%) et en région parisienne (13%) et Veepee qui se classe également 3ème auprès des femmes (10%).
La success story de Free est également incarnée par Xavier Niel, reconnu comme le dirigeant économique français le plus impressionnant des 30 dernières années avec 21% des cadres qui le citent en premier. Il est suivi de Bernard Arnault (13%) et Christine Lagarde (10%). A noter que les femmes placent Christine Lagarde à égalité avec Xavier Niel sur la première place du podium (15%) et les moins de 35 ans la placent au second rang devant Bernard Arnault. Enfin, les plus de 35 ans préfèrent Michel Edouard Leclerc à cette dernière pour la troisième place du podium (10% de citations).
L’évolution du monde du travail depuis les années 1990 est intrinsèquement liée aux nouvelles technologies et n’en est qu’à ses débuts
Parmi 11 propositions testées, 5 évolutions en terme d’organisation du travail se détachent comme celles qui ont le plus bouleversé le monde du travail depuis 1990. Elles sont pour la plupart liées au développement des technologies de l’information et de la communication : La digitalisation des métiers et activités est la première citée (22%), suivie de l’hyper-connexion avec l’entreprise via les mobiles / smartphones (13%), citée à égalité avec les délocalisations (13%), puis l’intelligence artificielle (10%) et le développement de nouveaux modes de travail comme le télétravail (10%).
Il est intéressant de constater que ce sont ces mêmes 5 évolutions qui sont citées en premier comme celles qui vont le plus bouleverser le monde du travail dans les 30 prochaines années, preuve que ces changements à l’œuvre ne sont pas achevés. Ainsi l’intelligence artificielle est l’évolution la plus bouleversante qu’anticipent les cadres (24%), suivie du développement du télétravail (21%), de la digitalisation des métiers (12%) et de l’hyper-connexion à l’entreprise (8%). Seule exception à la règle, la cinquième évolution, les relocalisations (8%) témoignent d’un mouvement inverse et d’une évolution achevée (les délocalisations) dont les limites ont déjà été atteintes.
La parité homme-femme dans la direction des entreprises : des effets bénéfiques sur de nombreux plans
En poursuivant l’exercice prospectif, les cadres imaginent plusieurs conséquences positives à une parité hommes-femmes dans la direction des entreprises : 90% considèrent que cela favoriserait l’avancée de l’égalité professionnelle homme-femme dans son ensemble, 89% que cela permettrait aux femmes d’avoir des modèles de réussite, 87% que cela aurait un impact sur la société et 81% que cela aurait un impact positif sur les entreprises concernées. L’opinion selon laquelle cela permettrait de développer de nouveaux modèles de management, si elle est majoritaire, emporte toutefois un peu moins l’adhésion (72%). Enfin seule une minorité plus pessimiste considère que cela ne changerait rien (35%).
Si les hommes et les femmes ont des niveaux d’accord proches sur l’ensemble de ces affirmations, les femmes, plus concernées par le sujet, en sont plus fortement convaincues : Ainsi 64% sont tout à fait d’accord avec le fait que la parité dans la direction des entreprises favoriserait l’avancée de l’égalité professionnelle homme-femme, +23pts vs les hommes, 52% considèrent tout à fait que cela leur fournirait des modèles de réussite (+19pts), 49% considèrent que cela aurait un impact tout à fait positif sur la société (+17pts) et 44% que cela aurait un impact tout à fait positif sur les entreprises concernées (+20pts).
Pour poursuivre la lecture :
Le regard des cadres dirigeants sur la compétitivité des entreprises