Aurélie CROUZET, directrice du pôle Consumer & Retail de l’IFOP, revient sur les faits marquants des études alimentaires (FOOD INGREDIENTS SURVEY ET OBSERVATOIRE DES CRITERES DE REASSURANCE ALIMENTAIRE) menées en souscription pour différents acteurs de l’industrie alimentaire et du retail en début d’année.
Pouvez-vous nous présenter vos souscriptions alimentaires ? De quelles observations est né le besoin de les mettre en œuvre ?
Les consommateurs Français évoluent dans un contexte anxiogène de bad buzz alimentaire (les derniers en date étant la contamination de certains produits (par le fipronil, la salmonelle,…), la présence de nanoparticules dans certains bonbons et gâteaux))…et de montée des allergies ou intolérance alimentaire.
Et malgré la vive réaction des industriels (labels, mise en avant de l’absence de certains ingrédients, engagements RSE & DD) et des pouvoirs publics (réglementation INCO, Nutriscore), la préoccupation des Français par ce qu’ils mangent explose véritablement (58% en 2004, ils sont dorénavant 91%, soit 33 points de plus en 14 ans !).
Ainsi, nous sentions le besoin d’accompagner les acteurs de l’industrie alimentaire et du retail pour comprendre les nouveaux comportements inhérents à cette montée de la préoccupation. L’objectif de ces 2 études est de déterminer quels sont les critères de réassurance alimentaires (parmi une liste de 45 critères tels que les labels, l’origine, les mentions, les ingrédients,…) d’aujourd’hui et de tracker plus spécifiquement la perception et l’impact de 150 ingrédients, avec des évolutions sur 7 ans.
Quels sont les grands enseignements de cette étude ?
Je retiendrais 3 enseignements majeurs :
1er fait marquant : les Français ne sont plus passifs et réagissent avec leur moyen : 2 Français sur 3 ont ainsi déjà abandonné au moins une de leurs marques par défiance ! Cette méfiance s’observe sur de très nombreuses catégories de produits (note de confiance moyenne sur 56 catégories de 5,1/10, avec une forte dispersion de 3,1/10 à 7,8/10), sachant qu’au sein d’une même catégorie, nous observons que toutes les marques sont loin de se valoir (note moyenne sur 395 marques de 5,5/10, avec une dispersion encore plus importante de
2,2/10 à 8,2/10) ! Mais de manière assez transverse, ce sont surtout les grandes marques internationales qui souffrent d’un désamour : elles ne sont plus perçues comme étant rassurantes et perdent en légitimité (seulement 4,8/10 en termes de confiance).
2ème fait marquant : L’origine des produits voire des ingrédients est le critère alimentaire le plus déterminant pour les consommateurs ! Ainsi plus d’1 Français sur 2 fait plus attention qu’avant à l’origine des produits alimentaires, devenant des locavores en puissance ! Cela chamboule aussi la manière de faire ses courses avec une confiance accrue envers les circuits courts où l’Homme va être le garant d’une expertise de la traçabilité / transparence. Cette étude nous permet de voir les différentes traductions de l’origine en les comparant à d’autres critères de réassurance tels que les labels, mentions on pack…
3ème fait marquant : Les ingrédients sont de plus en plus regarder à la loupe. Même si les industriels matraquent les claims on pack ‘sans conservateurs’, ‘sans colorants artificiels’,…, ces mentions tendent à se banaliser et ne plus apporter de réelle valeur ajoutée notamment sur certaines catégories de produits très travaillées par les industriels ces dernières années. Ainsi, le consommateur n’est pas dupe ils sont 2/3 à regarder attentivement la liste des ingrédients avant d’acheter (pour moitié à regarder tous les ingrédients, pour l’autre moitié à chercher des ingrédients qu’ils pensent suspects). Ce travail fastidieux de screening est dorénavant facilité par des applications telles que Yuca, qui change la donne et qui sanctionne directement les produits avec ingrédients problématiques. Dans notre étude, nous fournissons une cartographie de 150 ingrédients, qui permet de faire la part des choses entre les ingrédients à bannir dans la liste des ingrédients et ceux qui n’ont pas d’impact négatif (voire positif), avec une évolution sur 7 ans.
Qu’apportent-elles aux clients qui y souscrivent dans leur activité quotidienne ? En quoi les accompagne-t-elle ?
Les résultats très opérationnels de ces études permettent à nos clients d’agir sur 3 plans :
- Nourrir leur stratégie R&D, innovation et produit en définissant de nouveaux cahiers des charges.
- Elaborer leur stratégie de communication en définissant ce qu’il convient de valoriser, voire anticiper d’éventuels bad buzz à venir.
- Piloter leur stratégie de marque en fixant des objectifs de niveau de confiance à l’égard des produits de leur marque, et par rapport à ceux des concurrents.
Pour découvrir notre offre de souscription : Observatoire des critères de réassurance alimentaire
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