Entretien avec William Mc Gillivray, Directeur de Clientèle du département Healthcare de l’Ifop, qui nous partage son avis d’expert relatif aux pharmacies d’officine et le futur qui semblent se dessiner pour elles.
Comment les pharmaciens d’officine perçoivent-ils leur métier aujourd’hui?
De manière ambivalente. Si la grande majorité des pharmaciens déclare aimer leur métier, ils font face aujourd’hui à de multiples contraintes au point que plus de la moitié sont insatisfaits de leurs conditions d’exercice:
-contraintes financières associées à la conjoncture économique, mais aussi au déremboursement de certains médicaments et à la concurrence de pharmacies « discount »;
-Contraintes administratives de plus en plus lourde auxquelles ils consacrent de plus en plus de temps au détriment de la relation client au comptoir
-Une image brouillée du médicament, avec un buzz médiatique souvent négatif qui rend les clients de plus en plus méfiants sur l’efficacité et surtout l’innocuité des médicaments, sans que les pharmaciens aient toujours les informations nécessaires à disposition pour les rassurer.
Tous ses aspects, associés par ailleurs à la crainte de la concurrence de la grande distribution et de la vente sur Internet, mènent beaucoup de pharmaciens à exprimer un certain pessimisme pour l’avenir
Face à ce contexte, comment les pharmaciens voient-ils l’évolution de leur métier ?
Les pharmaciens mettent l’accent sur leur rôle de conseil, de « gardien des poisons ». Pour cela, ils se forment pour avoir des connaissances toujours à jour face à des clients de plus en plus experts et pouvoir donner des conseils personnalisés lors de la délivrance des produits. En particulier, beaucoup étendent leurs connaissances dans le domaine de la médecine naturelle, qui est en adéquation avec les nouvelles aspirations de la clientèle.
Un deuxième axe d’évolution est la mise en place de nouveaux services qui vont au-delà de la délivrance de produits: services de diagnostic, entretiens patients, partenariats avec des maisons de retraite pour l’accompagnement des seniors, télémédecine…
Ainsi, les pharmaciens se positionnent en professionnels de santé avec une véritable valeur ajoutée afin de faire face à des concurrents low costs actuels ou futurs.
Comment l’Ifop intervient-il dans ce contexte ?
A travers notre connaissance des officines et les études que nous menons, nous accompagnons les différents interlocuteurs des pharmaciens afin de les aider à développer des produits et des services en adéquation avec leurs besoins et leur vision de leur métier
écrit par William Mac Gillivray
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