L’accident nucléaire qui a eu lieu le 11 mars 2011 à Fukushima a réactivé le débat s’agissant du risque lié à la technologie nucléaire. D’une part, à la différence de Tchernobyl en son temps, cet accident a eu lieu dans un pays très en avance technologiquement et qui a fait de la qualité et de la sécurité de ses produits un véritable avantage comparatif. Par ailleurs, le fait même qu’un accident de niveau 7 puisse de nouveau se produire marque une étape importante dans l’histoire du nucléaire civil. Tchernobyl a longtemps été tenu pour une tragique exception. Avec Fukushima, il n’est désormais plus possible de circonscrire le risque d’accident nucléaire à ce seul évènement isolé. Et ce caractère répétitif constitue sans doute aujourd’hui pour l’industrie nucléaire civile une difficulté nouvelle.
En se gardant de tout positionnement militant pro ou anti-nucléaire, il est indéniable que la question de l’acceptation du risque par les populations se pose avec une acuité toute nouvelle pour l’industrie nucléaire. Nul doute par ailleurs que cet enjeu s’avère particulièrement stratégique pour un pays comme la France, leader mondial en la matière et dont la politique énergétique initiée après-guerre est celle du « tout nucléaire ». Les données d’opinion disponibles démontrent d’ailleurs clairement que les jugements portés à l’égard de l’énergie nucléaire divergent selon les pays, ceci renvoyant à des histoires spécifiques en matière de politique énergétique (ressources naturelles, industries nationales mais aussi intensité du militantisme anti-nucléaire et choix opérés en matière de politique énergétique). Dans ce contexte, quelles ont été les conséquences de Fukushima sur les représentations citoyennes dans les principaux pays européens?
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