« Pêché » condamné par la plupart des religions, encore passible de lapidation dans plusieurs pays, l’infidélité féminine a toujours suscité un sentiment d’opprobre social plus fort que l’infidélité masculine au point qu’elle a été pendant longtemps sanctionnée plus sévèrement que l’adultère masculin (Code civil). A l’heure où #Metoo fait évoluer les représentations du couple et de la sexualité, l’Ifop a mené pour Gleeden une grande enquête pour faire le point sur une pratique qui constitue incontestablement une transgression des préceptes moraux pesant traditionnellement sur la sexualité féminine.
À l’occasion de son dixième anniversaire, Gleeden.com a en effet souhaité en savoir plus sur la manière dont l’infidélité est aujourd’hui perçue, pratiquée et vécue en France et dans les principaux pays européens chez celles qui constituent le cœur de cible du premier site de rencontres extraconjugales pensé par des femmes. Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 5 000 Européennes (dont 1 000 Françaises), cette enquête fournit ainsi des données fiables permettant de dresser à la fois la carte de l’infidélité féminine en Europe mais aussi le profil type de la femme infidèle et par extension, celui des hommes ayant le plus de chances d’être trompés…
1) Malgré le mouvement #Meetoo et la prise de conscience de plus en plus grande des inégalités hommes/femmes en matière de sexualité, l’infidélité féminine fait toujours l’objet d’un sentiment d’opprobre social plus fort que l’infidélité masculine
2) L’infidélité féminine : un comportement en hausse continue mais qui reste toujours en-deçà de l’infidélité masculine
3) Des écarts de conduite qui ne se limitent pas qu’à des expériences lointaines ou de jeunesse
4) L’infidélité féminine : un phénomène à multi-facettes qui ne se limite pas qu’au sexe
5) Attirance physique et sexuelle… En matière d’infidélité, les femmes sont des hommes comme les autres
6) L’infidélité féminine : un comportement décomplexé qui peut parfois être à la source d’un nouveau couple
Le point de vue de François Kraus de l’Ifop
Au regard de l’opprobre social qui pèse plus fortement sur les « écarts de conduite » féminins que masculins, force est de constater que le cliché du mâle plus volage que sa femme reste bien réel, en particulier dans des pays latins comme l’Espagne ou l’Italie : la France se situant sur ce point dans une position intermédiaire. Car en dépit d’une progression du nombre d’Européennes et notamment de Françaises ayant déjà « trompé » leur conjoint, le rapport à l’adultère reste très genré : l’aventure extra-conjugale constituant toujours une alternative au couple monogame beaucoup moins « aisée » pour elles que pour les hommes.
En cela, à nos yeux, l’infidélité féminine constitue en Europe un symbole parmi d’autres de la conquête de l’indépendance sexuelle des femmes en montrant notamment qu’elle peut être tout comme pour les hommes un moyen d’assouvir la part purement individuelle et compulsive de leur sexualité. En révélant notamment qu’une infidélité motivée uniquement par la recherche du plaisir n’est pas l’apanage des hommes, cette enquête a en effet le mérite de mettre en lumière l’adoption par les femmes d’une approche de plus en plus hédoniste de la sexualité, en rupture avec les normes culturelles tendant à restreindre leur activité sexuelle au seul cadre légitime du couple.
François KRAUS, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’Ifop