Le processus de décentralisation a été engagé en France par les lois Deferre de 1982-1983 dont le but premier était d’alléger la tutelle de l’Etat sur les Collectivités locales, donnant ainsi aux départements et aux régions davantage de compétences et des pouvoirs de décisions. Trente ans plus tard, alors que la formation politique qui avait instauré ces lois au début des années 80 est de nouveau aux commandes du pays, apparaissent des interrogations quant aux suites à donner à cette politique de décentralisation, dans un contexte économique et social difficile. Dans le cadre de cette nouvelle vague d’enquête de l’Observatoire des Politiques Publiques Acteurs Publics en partenariat avec l’Ifop a souhaité s’intéresser à la perception qu’ont les Français de ces différents échelons administratifs.
– Une personne sur deux s’accorde aujourd’hui sur le fait que les collectivités locales n’ont pas assez de pouvoir par rapport à l’Etat, une perception probablement influencée en partie par une volonté largement partagée au sein de la population de voir se développer une politique de proximité dynamique, au plus proche du citoyen. En tout état de cause, ce résultat constitue un satisfecit indirect adressé au processus de décentralisation, initié en France dans les années 80 avec toutefois l’idée que celui-ci n’est pas achevé.
– En outre, pour près de neuf Français interrogés sur dix, accroître le pouvoir donné aux collectivités locales revient avant tout à accorder plus de confiance aux acteurs de terrain (87% ; dont 32% « tout à fait d’accord »), une confiance qui ne semble pas se faire pas au détriment de l’Etat. En effet dans le même temps, moins du tiers des interviewés considère que donner davantage de possibilités aux collectivités locales revient à affaiblir l’Etat (32%, contre 68% qui partagent l’avis contraire), une vision toutefois davantage partagée par les Franciliens (41%) et les sympathisants de droite (40%). Si sur ces deux points la tendance est nette, les jugements s’avèrent en revanche plus contrastés lorsqu’il s’agit d’évaluer l’impact du pouvoir des collectivités locales sur le rythme de décisions prises en matière de politiques publiques. Ainsi pour 45% des interviewés, donner plus de marges de manœuvre aux collectivités freine les prises de décisions en matière de politiques publiques contre 55% qui partagent l’avis contraire.
partager