À quelques jours de la prochaine GayPride (29 juin), l’Ifop publie une enquête sur le regard des Français sur l’homosexualité, l’homoparentalité et leur degré d’adhésion aux différents préjugés et opinions LGBTPHOBES. Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 3 000 personnes, cette étude met en lumière une acceptation croissante de l’homosexualité et de l’homoparentalité dans la société mais aussi la persistance de certains clichés hétérosexistes, en particulier dans les catégories de la population les plus influencées par la religion.
LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DE L’ENQUETE
1- Une plus grande acceptation sociale de l’homosexualité
2- Une tolérance plus forte à l’égard de la visibilité de l’homosexualité dans l’espace public
3- Une acceptation croissante du principe d’homoparentalité
4- La persistance de clichés homophobes et transphobes
5- Des Français qui réagissent plus face à des propos homophobes
LE POINT DE VUE DE FRANÇOIS KRAUS (IFOP)
« Si l’homophobie au sens strict a fortement régressé, notamment depuis les premiers modes de reconnaissance juridique de la conjugalité et de la parentalité homosexuelle, force est de constater que des formes d’hétérosexisme restent prégnantes dans certains pans de la population qui adhèrent par exemple aux injonctions faites aux LGBT à rester invisibles ou en dehors de certains droits (ex : parentalité). Des poches hétérosexistes persistent donc dans l’opinion, en particulier chez les personnes ayant un faible niveau socio-culturel, côtoyant peu de LGBT au quotidien ou encore sensibles à une rhétorique religieuse et une morale sexuelle très rigoriste pour ne pas réactionnaire. Symptomatique d’une tendance à la tolérance plus qu’à la banalisation de la place des LGBT dans la société, l’acceptation croissante du principe d’homosexualité ne doit donc pas être confondue avec sa normalisation intégrale.
LE POINT DE VUE DE JASMIN ROY (FONDATION JASMIN ROY SOPHIE DESMARAIS)
« L’homosexualité était encore considérée comme une pathologie psychiatrique jusqu’en 1992 en France. Ce changement de paradigme a contribué à cette évolution de l’acceptation dans la société, a commenté Jasmin Roy, président de la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais. Aujourd’hui, 85% des répondants en 2019 considèrent que l’homosexualité est une manière comme une autre de vivre sa sexualité alors qu’ils étaient seulement 24% en 1975. Les chiffres sont encourageants même s’il reste du travail. »
LE POINT DE VUE DE FREDERIC POTIER (DILCRAH)
« Les résultats du sondage constituent un réel outil pour identifier des stratégies et des actions concrètes en vue de favoriser l’acceptation des LGBT dans notre société, a déclaré Frédéric Potier, préfet en mission de service public et délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT de la Dilcrah. 50% des Français déclarent avoir confiance en notre gouvernement pour pallier aux carences actuelles identifiées dans le sondage ».
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