La généralisation de l’usage des sites de rencontre favorise le développement de deux tendances parallèles. D’une part, une progression de pratiques sexuelles purement virtuelles telles que le sexting ou l’observation de sex show via une webcam. D’autre part, la diffusion de nouveaux scripts culturels facilitant l’établissement de relations de courte durée, scripts conceptualisés aux États-Unis sous le terme de « hookup culture ».
Au sein des générations les plus imprégnées par la culture porn et les pratiques onanistes qui en découlent, ces deux tendances – le sexe virtuel et le sexe sans lendemain – participent donc à un même mouvement de réduction de la sexualité à une activité quasi solitaire, à une sorte de ʺ masturbation avec le corps de l’autreʺ.
La généralisation de technologies adoptées tout d’abord par les gays (ex : applications de géolocalisation, webcam,…) semble ainsi avoir favorisé la banalisation d’un modèle de ʺsexe sans lendemainʺ qui ne fut longtemps observé qu’au sein du milieu homosexuel. Il est vrai que les conditions spécifiques aux rencontres en ligne, caractérisées par une absence de contrôle social sur les comportements sexuels des individus, créent un environnement très favorable au recrutement de partenaires occasionnels, notamment pour les femmes. Ainsi, les sites de rencontre participent, plus que tout autre mode de rencontre, à l’émergence d’une « hookup culture » dans laquelle la sexualité est totalement dissociée de la conjugalité.
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