Engie a récemment fait appel au pôle Services pour mener à bien un Observatoire de la transition énergétique, mené auprès d’un échantillon représentatif de 1119 professionnels.
Laura Saraga, Cheffe de projet marketing stratégique chez Engie, revient sur les enseignements clés de cette initiative.
Question 1 : Les résultats 2023 de l’Observatoire de la transition énergétique des professionnels ont été présentés récemment en conférence de presse. Pourriez-vous nous préciser pourquoi il est essentiel pour vous de s’intéresser plus spécifiquement aux professionnels dans le cadre de la transition énergétique ?
La transition énergétique des particuliers et des grandes entreprises bénéficie d’une réelle avance sur celle des TPE et PME. Deux raisons l’expliquent :
– La cible des professionnels est extrêmement hétérogène dans ses activités : d’un boulanger Lillois à un expert-comptable Bordelais par exemple, les enjeux de consommation énergétique varient fortement. Il est donc complexe d’adresser ce segment de manière massive comme on peut le faire avec des consommateurs particuliers – et cela, tant du point de vue du conseil, que des solutions ou des incitations.
– En même temps, adresser chaque petite entreprise de manière personnalisée représenterait une complexité infinie, et cela n’est pas rentable du point de vue de leur poids carbone à chacune. Nous ne pouvons donc pas non plus les traiter comme des Danone, McDonalds ou Fnac.
De fait, ce segment est sous-mobilisé par les pouvoirs publics ainsi que par le marché, ce qui peut engendrer un fort risque d’inertie.
Or, de manière agrégée, les TPME représentent 99% des entreprises en France, et sont responsables de 14% des émissions de GES. C’est ce fort poids du collectif qui nous pousse à nous interroger sur les manières d’adresser au mieux les gérants de ces activités, et mettre un focus dessus auprès des pouvoirs publics et des agents para-publics, qui ont pour mission de favoriser cette transition, comme nous l’avons chez ENGIE.
Nous sommes convaincus qu’il reste à inventer des outils, des modes d’accompagnement et des solutions dédiées, qui mobilisent chaque TPME de manière personnalisée, et qui les incitent, via des actions qui correspondent à leurs contraintes, à passer à l’action.
Question 2 : Les résultats de l’étude indiquent que la majorité des professionnels ont une compréhension réelle des enjeux de la transition énergétique (66%) et sont conscient du rôle qu’ils doivent jouer dans ce processus (62%). Cependant, l’étude révèle également que leur principale motivation pour mettre en place des actions d’économies d’énergie est principalement d’ordre financier – 72%, tandis que les considérations environnementales ne viennent qu’en deuxième position, avec 52%. Comment interprétez-vous ces résultats ?
Les TPME sont globalement très sensibles au montant de leurs charges. Pour certains, notamment les « process » (TPI, boulangers, pressings…), dont l’énergie représente une part importante de leurs coûts de production, nous constatons d’ailleurs que cette motivation financière est plus élevée que ceux qui ont des consommations de bureau.
Il me semble que c’est l’ADN du chef d’entreprise que de raisonner en premier lieu sur l’équilibre financier et la rentabilité de son activité. Ainsi, le fait que les économies sur sa facture arrivent devant la réduction de l’empreinte carbone ne me surprend pas.
Cela étant dit, la motivation environnementale reste très élevée, et ne cesse de s’accroître. C’est bien la preuve qu’aujourd’hui, les gérants d’activité commencent à prendre la mesure de leur responsabilité sur l’environnement. Tout l’enjeu est de leur permettre de réaliser une transition énergétique « rentable », c’est-à-dire qui ne met pas en péril leur équilibre économique, et qui offre également des perspectives nouvelles de développement.
Question 3 : À la lumière des résultats de cet observatoire et de votre position d’interlocuteur légitime, quelles mesures comptez-vous prendre pour sensibiliser et soutenir de manière efficace les professionnels dans leur transition énergétique ?
Chez ENGIE, nous avons déjà mis en place plusieurs actions pour les professionnels :
– Un bilan gratuit d’économies d’énergie, qui nous permet de conseiller les TPME (clientes ou non) de manière personnalisée sur les actions les plus efficaces et rentables pour elles
– Un site web qui compile des informations et témoignages utiles pour les inspirer
– Et récemment notre Observatoire qui nous permet d’apporter des conseils aux professionnels via un Livre Blanc, ainsi que de faire des recommandations stratégiques aux acteurs publics et du marché via notre Rapport.
Au-delà de ces actions destinées à tous, nous mettons en place pour nos clients des solutions qui leur permettent de consommer moins : panneaux solaires, régulation de chauffage, Cool Roofing… Nous développons sans cesse notre gamme d’offres, en nous appuyant sur des acteurs reconnus qui sont en capacité d’adresser les TPME.
Enfin, face au manque manifeste d’informations sur les aides financières soulevé par notre Observatoire, nous lancerons dans quelques semaines un simulateur d’aides dédiées aux professionnels, accessible depuis notre site internet pro.engie.fr, afin de permettre aux TPME de se projeter dans d’éventuels travaux.
La route est encore longue, il y a beaucoup à faire et tout n’est pas à notre main. Mais nous avons à cœur de contribuer à ce mouvement collectif et d’accompagner les professionnels dans cette transition qui devient chaque jour davantage une nécessité.
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