Réalisée pour Impact AI, l’édition 2019 témoigne d’une meilleure connaissance de l’Intelligence artificielle et d’un plus grand recours.
1 – L’Intelligence Artificielle (IA) est mieux connue des Français et des salariés.
Sa notoriété générale, déjà très haute, continue à progresser. 91% des Français interrogés connaissent l’Intelligence Artificielle, +3 pts en un an dont 92% des salariés (+3 pts également). Mais surtout, plus de la moitié des français voient désormais « précisément de quoi il s’agit » (51%, +3 pts dont 54% des salariés, +4 pts). Cette bonne connaissance est particulièrement perceptible chez les hommes, chez les jeunes et chez les cadres et professions intellectuelles supérieures et chez les diplômés du 2e ou 3e cycle du supérieur.
Cette forte présence à l’esprit de l’IA est ainsi plus prégnante chez deux cibles traditionnellement considérées comme leaders d’opinion : les jeunes, en raison du buzz rapide qu’ils sont susceptibles de générer, et les cadres dont le pouvoir d’achat et le pouvoir décisionnaire sont plus conséquents.
Parmi les cibles B to B, les écarts de connaissance sont encore plus marquants. Des taux de connaissance élevés sont observés auprès des salariés potentiellement plus amenés à être confrontés à l’IA : les salariés des entreprises de plus de 250 salariés, ceux travaillant dans les secteurs « informatique et nouvelles technologies »et, à un degré moindre pour les « activités financières et d’assurance », ceux ayant des fonctions liées à la R&D et dans les fonctions supports.
Enfin, constat encourageant plus les Français adhèrent au fonctionnement de l’IA plus leur connaissance s’améliore alors qu’inversement, plus ils se montrent réfractaires, plus cette connaissance s’avère imprécise. Ainsi, 68% de ceux qui déclarent adhérer au développement de l’IA affirment bien la connaître tandis que seuls 49% des réfractaires font ce constat.
2 – Le recours à l’IA progresse.
Après remise à niveau, 1/4 des Français (25%) et 29% des salariés déclarent avoir déjà eu recours à des produits ou services faisant appel à de l’IA dans leur vie personnelle, soit des progressions respectives de 4 pts et 8 pts. Parallèlement, 17% des Français et plus d’un salariés sur 5 (21%) ont fait appel à l’IA dans le cadre de leur vie professionnelle, soit des progressions respectives de 3 et 7 pts. Que ce soit dans un cadre personnel ou professionnel, les occurrences d’utilisation sont cette fois encore plus fortes voire parfois majoritaires chez les plus jeunes, les cadres et professions intellectuelles supérieures et, plus précisément, chez les salariés des secteurs « informatique et nouvelles technologies » et « activités financières et d’assurance » ou encore exerçant des fonctions de R & D.
Signe d’une présence à l’esprit de l’IA qui demeure malgré tout encore plus théorique que concrète, les exemples d’utilisation testés montrent que son recours est plus fréquent dans le quotidien des Français que ceux-ci ne le pensaient spontanément. Ces différents recours s’inscrivent en outre à la hausse, surtout chez les salariés. Ainsi, 72% des Français ont déjà utilisé l’outil proposant des mots pour corriger ou compléter un texte sur Smartphone ou tablette dont 77% des salariés (soit respectivement +2 et +1 point sur un an), 51% les assistants vocaux sur Smartphone ou tablette dont 58% des salariés (+1 et +6 pts). Dans une moindre mesure, 35% des interviewés ont déjà utilisé un agent virtuel qui dialogue avec un utilisateur dont 42% des salariés (+4 et +8pts) et 26% un outil permettant la reconnaissance faciale des photos comme sur Facebook dont 32% des salariés (-2 et +1 point).
3 – L’image générale de l’Intelligence Artificielle demeure largement positive.
Ce socle s’est consolidé sur un an mais il ne s’est par élargi. Plus de sept personnes sur dix ont toujours une bonne image de l’Intelligence Artificielle (71% chez les Français, -2 pts dont 73% des salariés, -2 pts). En outre, la proportion d’interviewés déclarant avoir une « très bonne image » dispose toujours d’une marge de progression conséquente : elle atteint 8% chez les Français comme chez les salariés alors que 63% des Français et 65% des salariés en ont une « assez bonne image ». Cela confirme l’existence d’un préjugé positif plus que d’un véritable engouement.
Signe de l’absence de caractère déceptif, les Français les plus en contact avec l’Intelligence Artificielle figurent en plus forte proportion parmi ceux en ayant une bonne image : les 18-24 ans (83% en ont une bonne image), les salariés du secteur « Informatique et nouvelles technologies » (87%) ou encore ceux ayant une fonction de R&D (89%). Plus généralement, 85% des personnes utilisant l’IA dans le cadre de leur vie personnelle et 86% dans leur vie professionnelle disent en avoir une bonne image.
4 – La bonne image de l’IA continue avant tout à reposer sur son utilité perçue.
Parmi 5 qualificatifs proposés, 45% des interviewés citent en effet en premier le terme « utile » comme celui qui correspond le mieux à l’idée qu’ils se font de l’IA. Cette proportion baisse toutefois de 4 pts sur un an. Ce qualificatif se classe malgré tout loin devant les termes « attirant » (14%, +2 pts), pertinent (10%, +1 point), fiable (5%, même score) et responsable (3%, même score également). Ces représentations sont par ailleurs très proches entre grand public et salariés. Enfin, 23% des français et 22% des salariés ne se positionnent sur aucun de ces 5 termes.
5 – Les perceptions associées à la mauvaise image évoluent davantage et font plus ressortir son aspect anxiogène.
Le terme « déshumanisant » est toujours cité en premier (avec même une progression de 5 points) par 38% des Français. Cité en second, le qualificatif « inquiétant » grimpe également (18%, + 4pts). En contrepartie, corollaire d’une meilleure connaissance, les termes « méconnu » et « incontrôlable » ne sont plus chacun mis en avant que par 11% des Français, soit des baisses respectives de -6 et -2 pts. Les qualificatifs « menaçant » et « compliqué » sont plus marginalement soulignés: 6% dans les deux cas (soit respectivement +1 et -1 point). Enfin, 10% des Français (-1 point) ne se positionnent sur aucun de ces 5 termes. Cette hiérarchie est similaire à celle observée chez les salariés.
6 – In fine, l’image de l’IA à l’heure actuelle est très ambivalente, tant pour les Français que pour les salariés.
Ainsi, près d’une personne sur deux affirme que l’IA représente à la fois un atout et une menace (47% des Français et 46% des salariés). L’opinion est ensuite partagée entre ¼ qui juge qu’elle constitue plutôt une menace car elle peut être utilisée de façon erronée ou à des fins malveillantes (25% chez les Français et les salariés), et 1/5 plutôt un atout car elle permet de nombreuses avancées bénéfiques (19% chez les Français et les salariés). A la marge, 9% jugent que l’IA ne représente ni l’un ni l’autre (10% des salariés).
Parmi les plus pessimistes, certaines catégories sont surreprésentées comme les personnes travaillant dans le secteur Transports et entreposage (45% contre 25% en moyenne), ou certaines professions telles que les travailleurs indépendants (31%) ou ouvriers (32%).
A l’inverse, les plus optimistes sont ceux qui sont le plus en contact avec l’IA : ceux qui travaillent dans le secteur Informatique, nouvelles technologies (46% contre 19% en moyenne), ceux qui opèrent dans les nouvelles technologies (26%) ou dans des fonctions de R&D (34%). Ici encore, notons que les personnes qui ont une bonne connaissance de l’IA sont aussi plus optimistes que la moyenne (24% de ceux qui voient précisément de quoi il s’agit la percevant comme un atout).
7 – Bien que toujours élevé, le niveau de confiance à l’égard de l’IA s’inscrit à la baisse.
Près de de six personnes sur dix ont confiance dans l’Intelligence Artificielle (58% chez les Français dont 59% chez les salariés), soit des baisses respectives de 5 et 4 pts. En outre, seuls 5% des Français et des salariés déclarent avoir « tout à fait confiance ». Dans le détail, cette confiance est beaucoup plus nette chez les salariés du secteur « Informatique et nouvelles technologies » (75%), chez ceux ayant une fonction de R&D (72%) et, plus logiquement, même si cela témoigne une fois de plus d’une absence de caractère déceptif, chez ceux qui ont déjà eu recours à l’IA dans leur vie personnelle (73%) comme professionnelle (76%).
8 – Les risques inhérents à la sécurité privée et à la protection des données ressortent cette année en premier pour expliquer ce manque de confiance.
Ce motif est désormais cité en premier par 38% des interviewés, soit une progression impressionnante de 10 pts en un an. Il devance désormais la potentielle destruction d’emplois (mise en avant par 30%, -2 pts), dimension qui se classait en premier lors de la vague précédente. Les nouvelles réglementations autour du RGPD et la place grandissante dans le débat public prise par cet enjeu sur la protection des données ont probablement influencé cette inversion dans la hiérarchie et le recentrage cette année des préoccupations liées à l’IA autour des enjeux les plus personnels. Pour appuyer ce constat, selon un sondage mené par l’Ifop pour la CNIL et publié en avril 2019, 70% des Français déclarent être « plus sensibles que ces dernières années » à la question de la protection des données personnelles. Parmi les autres risques expliquant le manque de confiance envers l’IA, le risque d’erreur d’interprétation est cette année encore souligné par 18% des personnes interrogées. Enfin, la crainte que l’intelligence artificielle ne dépasse l’intelligence humaine, qui relève plus du débat scientifique et philosophique que de préoccupations en lien avec la vie privée, est moins prégnante, citée par 12% (-6 pts). Ces mouvements dans la hiérarchie sont également constatés chez les salariés.