Apparu aux Etats-Unis, le terme « woke » (dérivé du verbe « wake », pour décrire un état d’éveil face à l’injustice subie par les minorités) arrive doucement en France. Les concepts et notions qui y sont rattachées infusent encore lentement dans notre pays, comme le mesure notre sondage Ifop pour l’Express, la plupart étant connus seulement d’une minorité de la population.
Un peu plus de la moitié des Français a entendu parler de l’écriture inclusive (58%), des études de genre (57%), du privilège blanc (56%), de la culture du viol (56%) ou du racisme systémique (52%). A noter que pour chacun de ces items, la proportion des Français voyant de quoi il s’agit est contenue entre un quart et un tiers d’entre eux. L’ensemble des autres concepts dont la notoriété a été mesurée par notre étude ne sont connues que d’une minorité des Français, et notamment la pensée woke elle-même (14% de notoriété dont 6% de Français voyant de quoi il s’agit).
Même parmi les Français connaissant ces notions, celles-ci ne sont pas approuvées par une majorité, qu’il s’agisse des luttes en non-mixité (45%) de l’écriture inclusive (37%) ou de la cancel culture (28%). Ce qui correspond, sur l’ensemble des Français, à une approbation allant d’1% à 13% seulement. A nouveau parmi les Français voyant de quoi relèvent ces concepts, la plupart considèrent que la masculinité toxique (64%) et la culture du viol (64%) correspondent à une réalité au sein de la société française. Ils sont plus partagés concernant le racisme systémique (54%) ou le privilège blanc (46%). Là aussi, ramenés sur l’ensemble des Français, ces proportions deviennent très minoritaires (pour s’établir entre 11% et 19%).
De manière générale, le niveau de diplôme conditionne assez fortement la connaissance de ces différents sujets (mieux connus des plus diplômés). Sans surprise, des écarts générationnels s’observent également pour certains items sur ces thématiques émergentes. Enfin, les plus gros scores d’adhésion aux différents constats se retrouvent chez les jeunes et les femmes.