Depuis l’émergence du mouvement Me Too en 2017 aux Etats-Unis avec les accusations portées contre le producteur de cinéma Harvey Weinstein, des dizaines de plaintes et cas de violences sexuelles exercées par des hommes en position de pouvoir dans différents milieux (politique, sportif, médiatique, culturel, artistique …) ont été mis à jour en France. C’est le cas notamment des affaires Patrick Poivre d’Arvor, Gérard Depardieu, Olivier Duhamel, Jean Marc Morandini, Nicolas Hulot, Luc Besson ou encore Damien Abad.
En 2018, l’actrice Charlotte Arnould déposait la première plainte contre Gérard Depardieu et en 2019, Adèle Haenel prenait la parole pour dénoncer les agressions sexuelles du réalisateur Christophe Ruggia. Pourtant c’est seulement avec les dénonciations récentes de Judith Godrèche contre le réalisateur Benoît Jacquot ainsi que la diffusion de l’émission Complément d’enquête consacrée à Gérard Depardieu qu’émerge en 2024 l’idée d’un #MeToo du cinéma français.
L’Ifop a réalisé pour le magazine ELLE une mesure de l’état de l’opinion publique sur le mouvement #MeToo en France, notamment sur les affaires le plus médiatisées impliquant des hommes de pouvoir. Effectuée du 16 au 19 février 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 2056 Français âgés de 18 ans et plus, cette enquête nous livre plusieurs enseignements développés au sein de cette analyse, publiée à la Fondation Jean Jaurès.
Elle révèle tout d’abord une empathie très importante des Français envers les femmes qui dénoncent les violences sexistes et sexuelles (VSS) perpétrées par les hommes de pouvoir, ainsi que des attentes fortes d’une prise en charge de ces affaires par la justice. Enfin, elle donne à voir que si la dynamique de conscientisation des violences sexistes et sexuelles touche l’ensemble des Français, l’évolution des mentalités se fait à des rythmes variables avec des différences marquées entre les genres et les positionnement politiques.