A l’occasion de la première édition du Salon de l’Etudiant Spécial Parents organisé ce samedi 8 octobre porte de la Villette à Paris, l’Etudiant a commandé à l’Ifop une enquête auprès des parents de lycéens et d’étudiants qui met en lumière leurs craintes quant à l’orientation scolaire et l’avenir professionnel de leurs progénitures.
Les principaux enseignements de l’enquête :
Un portail APB considéré comme ” flou” par une majorité de parents “Plutôt flou”. C’est ainsi qu’une majorité (61 %) de parents de lycéens et d’étudiants connaissant APB décrivent le système d’affectation dans le supérieur. Or, durant l’année du bac, tous les élèves de terminale ont l’obligation de classer sur ce portail, par ordre de préférence, les formations dans lesquelles ils souhaitent poursuivre leurs études.
Des chiffres qui témoignent des limites de cette procédure mais également de l’appréhension qu’elle suscite : plus d’un utilisateur sur deux exprime un sentiment de malaise avec cet outil (54%). Et qui s’explique en partie par les polémiques récurrentes dont elle est l’objet. Depuis plusieurs années, en effet, l’association Droit des lycéens dénonce l’opacité d’APB et se bat pour que le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche publie l’algorithme utilisé. Une demande pour l’instant restée sans suite…
Autre enseignement : la forte corrélation entre la notoriété du portail et la catégorie socioprofessionnelle. En effet, 66 % des parents ouvriers en ont déjà entendu parler contre 100 % des cadres supérieurs. En moyenne, 85 % des parents interrogés connaissent APB.
Un degré d’information sur ces questions qui varient beaucoup en fonction du niveau social des parents … Deux parents sur trois (64%) se sentent bien informés pour aider leur enfant. De manière plus générale, on constate également une forte relation entre le sentiment d’être bien informé pour aider son enfant à s’orienter et la profession des parents : 59 % des ouvriers estiment être bien informés contre 66 % des employés et 70 % des cadres supérieurs.
Enfin, et surtout, plus les échéances importantes approchent, moins l’information paraît suffisante pour les parents : seuls 50 % d’entre eux ayant un enfant en terminale estiment être bien informés contre 72 % des parents des lycéens de seconde.
Des parents pessimistes sur l’avenir professionnel de leurs enfants
Au-delà des inquiétudes autour d’APB, les parents interrogés font part de leur angoisse quant à l’avenir professionnel de leurs enfants. Seuls 18 % d’entre eux estiment que la situation professionnelle de leur enfant sera meilleure que la leur, quand ils sont 43 % à estimer qu’elle sera équivalente et 39 % à penser qu’elle sera plus mauvaise. À noter que cette crainte de déclassement est forte chez les chefs d’entreprise (52 %) et les CSP+ (42 %). À l’inverse, elle est relativement faible chez les salariés (39 %), en particulier quand ils travaillent dans la fonction publique (32 %).
Parmi les sources de préoccupation le plus fréquemment citées par les parents, la crainte que le diplôme ne permette pas d’avoir des revenus suffisants (67 %) et donne accès à peu de débouchés (63 %). Mais si l’on regarde le détail des résultats, les sources de préoccupation ne sont pas les mêmes selon la catégorie socioprofessionnelle : la première source de préoccupation parmi les CSP+ est que le diplôme ne permette pas d’avoir des revenus suffisants, alors que les parents ouvriers citent en priorité les problèmes d’insécurité à l’école.
Enfin, sur les critères qui les influencent le plus pour l’orientation de leurs enfants, les parents donnent clairement la priorité à l’emploi. Les débouchés et perspectives d’embauche sont cités par 60 % des parents, devant l’épanouissement personnel (43 %), la rémunération attendue (21 %), ou encore le statut social qui en découle (8 %). “La crise économique de 2008 semble avoir rendu les parents plus pragmatiques, analyse François Kraus de l’Ifop. En comparaison avec nos données de 2008, les parents accordent une importance croissante aux perspectives d’embauche, tandis que la place attribuée à la rémunération ou au statut social diminue.”
L’international, le nouvel eldorado ?
Plus pragmatiques donc mais aussi plus aventureux. Cédant à l’idée que l’herbe serait plus verte ailleurs, 71 % des parents pourraient inciter leur enfant à partir travailler dans un pays étranger. Et ils sont encore plus nombreux lorsque leur enfant est déjà étudiant (80 %) que lorsqu’il est lycéen (66 %). Enfin, là encore, plus les parents appartiennent à une catégorie socioprofessionnelle élevée, plus ils sont susceptibles de les encourager à partir.
François Kraus
Directeur du pôle “Politique / Actualités” de l’Ifop
CONTACTS :
Pour toute demande de renseignements à propos de cette étude ou pour obtenir des informations quant aux conditions de réalisation d’une enquête similaire, vous pouvez contacter directement François Kraus au 0661003776
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