Au moment où Christiane Taubira officialise son entrée dans l’arène de l’élection présidentielle et où Arnaud Montebourg jette l’éponge, moins d’un quart des Français (23%) se déclare intéressé par la « Primaire populaire », l’élection organisée par des militants indépendants pour désigner un candidat unique de la gauche pour le prochain scrutin.
Ce niveau d’intérêt, faible dans la quasi-totalité des catégories de population, à l’exception notable des moins de 35 ans (29% d’intérêt), des cadres (33%) et des diplômés des 2e ou 3e cycles du supérieur (31%), varie cependant considérablement en fonction de la proximité politique des personnes interrogées. A ce titre, on peut distinguer trois blocs : ceux qui ne se reconnaissent dans aucun parti, dont à peine 12% déclarent un intérêt pour la Primaire populaire, signe que ce scrutin « sauvage » ne s’annonce pas comme un levier pour ramener les électeurs les plus éloignés de la politique vers la campagne présidentielle ; les sympathisants de droite (13 à 18% d’intérêt), dont la désignation d’un candidat unique de la gauche ne semble pas « être la guerre » (alors qu’avec un seuil d’accession au second tour très bas et des scores serrés entre Valérie Pécresse et Marine Le Pen, aucune possibilité ne saurait être écartée…) ; et enfin les sympathisants de gauche.
Parmi ces derniers, l’intérêt pour la Primaire populaire varie sensiblement et semble refléter l’état des rapports de forces dans les intentions de vote : alors que leur candidate apparaît à la traîne dans les sondages, 62% des proches du Parti Socialiste se déclarent intéressés par la Primaire populaire, contre seulement 33% des sympathisants insoumis, dont le candidat a encore donné une fin de non-recevoir aux organisateurs de cette primaire. Entre les deux, 42% des sympathisants d’Europe Ecologie Les Verts affirment être intéressés par la Primaire populaire, un scrutin susceptible de rebattre les cartes entre les candidats de gauche dont les campagnes peinent toujours à décoller.