A quelques jours de l’élection présidentielle, les sondages d’intention de vote n’ont jamais été aussi serrés. Les personnes interrogées étaient invitées à noter chacun des 11 candidats à l’élection présidentielle sur une échelle de 0 à 10, par un mode de scrutin alternatif, le “jugement moyen”. Les résultats obtenus nous livrent un regard complémentaire et original par rapport aux sondages d’intention de vote classiques.
5 propositions étaient soumises aux personnes interrogées. Pour chacune d’entre elles, il leur était demandé de choisir le mode de scrutin le plus pertinent entre le mode d’élection actuel (le scrutin majoritaire classique) et le jugement moyen, c’est-à-dire un classement des candidats selon une note d’évaluation de 0 à 10. Ces 5 propositions étaient : « Laisser sa chance aux petits candidats »; « Inciter les électeurs à voter davantage »; « Exprimer fidèlement votre opinion »; « Choisir le meilleur Président de la République » et « Susciter de l’adhésion autour du président élu ».
Les 2/3 des Français (66%) préfèrent au moins une fois le jugement moyen pour 1 des 5 propositions. En outre, pour chacune de ces 5 propositions, le « jugement moyen », en dépit de sa récence face à un scrutin très ancien, 9 fois pratiqué depuis 1962, ne suscite jamais de rejet catégorique. Les deux propositions les moins bien évaluées : « Choisir le meilleur Président de la République » et « Susciter de l’adhésion autour du président élu » recueillent chacune 38% de préférence.
Il reste qu’un effort de pédagogie doit être entrepris pour mieux expliquer l’intérêt de ce scrutin alternatif. Le mode d’élection actuel est en effet choisi par une majorité d’individus pour 4 propositions sur 5 : « Susciter de l’adhésion autour du président élu » (62% vs 38%), « Choisir le meilleur Président de la République » (62% vs 38%), « Exprimer fidèlement votre opinion » (57% vs 43%) et « Inciter les électeurs à voter davantage » (52% vs 48%). A contrario, le jugement moyen devance uniquement le scrutin majoritaire pour la proposition « laisser sa chance aux petits candidats » (54% de préférence vs 46% pour le mode d’élection actuel).
Aucun candidat ne parvient à générer une forte adhésion au-delà de son propre électorat. De fait, toutes les notes d’évaluation sont inférieures à 5/10. Dans les faits, ce mode de scrutin ne parvient donc pas à remplir une de ses missions consistant à susciter de l’adhésion autour du Président élu.
La hiérarchie des notes moyennes est proche de celle des intentions de vote. Les 5 candidats en tête des intentions de vote obtiennent les notes moyennes les plus élevées. Parmi ces candidats, la hiérarchie est toutefois différente de celle constatée au sein des intentions de vote actuelles. Jean-Luc Mélenchon ressort ainsi comme le gagnant de ce jugement moyen (note moyenne de 4,98 / 10) alors qu’il n’est jamais pour l’instant ressorti en tête des intentions de vote.
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