Avec 26% (-1) des suffrages au premier tour, Nicolas Sarkozy bénéficierait, dans un contexte économique et social dégradé, d’un socle toujours solide mais ne devancerait plus Martine Aubry que d’un seul point. La première secrétaire du Parti socialiste recueillerait 25% des voix (+1) et s’approcherait du score obtenu par Ségolène Royal au printemps 2007. A l’image de nos précédentes études, le troisième homme serait une femme : avec 14% des suffrages (+1), Marine Le Pen, l’actuelle vice-présidente du Front national, obtiendrait son meilleur score, jamais atteint dans nos sondages présidentiels et améliorerait de quatre points le résultat obtenu par son père en 2007. Elle semble bénéficier doublement du contexte : tout à la fois du malaise social important qui touche les catégories populaires, comme des frustrations d’une partie des classes moyennes face aux blocages des transports et des raffineries qu’une partie des Français trouvent excessifs et injustifiés. Dans un contexte à la fois bipolarisé et radicalisé, c’est François Bayrou qui perdrait le plus : avec 8,5%, il se situe, certes, en quatrième position, mais il perd 2,5 points par rapport à la précédente mesure IFOP/Paris-Match du mois de mai dernier. Il devance, toutefois, ses concurrents du centre-gauche, Eva Joly (7%, soit deux points de mieux que Cécile Duflot, le changement de candidat écologiste ayant sans doute impacté le score de François Bayrou) et du centre-droit, Dominique de Villepin, qui perd un point, tout particulièrement dans l’électorat sarkozyste qui estime que l’ancien Premier ministre va trop loin dans ses attaques contre la majorité présidentielle. Il est aussi concurrencé par Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la République, qui, avec 1,5% (+0,5), grignote sur l’électorat de droite déçu par le Président de la République. A la gauche de la gauche, Jean-Luc Mélenchon (5%) confirme, à la tête du Front de gauche, sa capacité à contrer l’influence d’Olivier Besancenot (5% aussi).
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