Après un premier tour des élections législatives marqué par une abstention record, l’Ifop estime aujourd’hui le taux d’abstention pour ce second tour à 54,5%. Une fois encore, le premier parti de France sera donc celui de l’abstention.
Bien sûr, ce taux n’est pas homogène. En effet, le niveau de d’abstention apparait élevé chez les femmes (57%) que chez les hommes (52%), comme dans de nombreuses élections passées, ou bien encore chez les plus jeunes (73% des 18-24 ans ne vont pas se rendre aux urnes, contre 42% des 65 ans et plus), toujours particulièrement « désenchantés » de la politique et des politiques. L’abstention se répartit aussi inéquitablement en fonction de la catégorie socio-professionnelle. Ainsi, si 53% des cadres vont s’abstenir, cela sera le cas pour 61% des catégories populaires et 58% des chômeurs : des différences qui indiquent que si le désintérêt pour la politique et plus particulièrement les élections devient norme arithmétique, des subtilités apparaissent. Le capital économique semble également un élément particulièrement déterminant : alors que 46% des plus aisés vont s’abstenir, 62% des modestes et 59% des plus pauvres ne vont pas s’exprimer dans les urnes.
Enfin, des marqueurs politiques forts sont à prendre en compte à l’orée du second tour qui permettra d’élire les députés. Si 43% des sympathisants de La France Insoumise comptent s’abstenir dimanche, ils sont 57% parmi les proches du Rassemblement national. En regardant le dernier scrutin présidentiel, 47% de ceux ayant voté Jean-Luc Mélenchon déclarent qu’ils s’abstiendront, contre 58% de ceux ayant glissé un bulletin Marine Le Pen. De bon augure pour l’alliance de gauche ? Réponse dimanche à 20 heures.