A un an du prochain scrutin présidentiel, l’indicateur de participation Ifop / JDD du premier tour de cette élection s’établit à 60%.
Ce résultat doit être interprété d’une double manière :
D’un côté, cet indicateur s’avère en deçà de près de 20 points de la participation réelle observée en France le 23 avril 2017. Ce décalage, en dépit de la posture de prudence à adopter à un an du scrutin (campagne électorale de basse intensité, incertitudes sur l’offre électorale), est considérable. Il atteste du cycle abstentionniste que connaît notre pays, symptôme de la défiance croissante des Français à l’égard du personnel politique.
Mais d’un autre côté, ce chiffre de 60% peut être appréhendé comme une bonne surprise.
Il est en effet d’ores et déjà supérieur à la participation à tous les scrutins organisés depuis le début du quinquennat. Pour le dire autrement, la “magie présidentielle” opère encore chez des Français qui aspirent à voir dans cette présidentielle à venir un grand moment de débat voire d’introspection sur la France de demain, celle de l’après Covid.
Dans le détail des réponses, la cartographie de la participation dessine deux France. Celle des femmes (7 points de moins que les hommes), de la jeunesse (42% de participation chez les primo-votants) des catégories populaires mais également du salariat qui apparaît peu encline à voter le 24 avril prochain.
A l’inverse, la France des plus de 65 ans, des cadres supérieurs et des professions intellectuelles manifeste une plus forte inclination à la participation.
Enfin, l’examen de cet indicateur par sympathie partisane révèle d’ores et déjà des logiques différentielles de mobilisation. A un an du scrutin, les sympathisants de gauche, en dépit du risque de 3eme 21 avril, se déclarent moins prompts à participer que ceux de droite (56% vs 67%, soit 11 points d’écart). En outre, les proches du Rassemblement National et ceux de La République En Marche constituent le segment politique le plus déterminé à aller voter.
En cela, on retrouve indirectement à travers cet indicateur la polarisation Macron – Le Pen, entrevue dans les récentes intentions de vote Ifop-Fiducial pour le JDD. Ce sont en effet les électeurs 2017 d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen qui aujourd’hui semblent les plus mobilisés.