L’Ifop a réalisé pour le Crédit Mutuel Alliance Fédérale une enquête auprès des Français sur le renoncement aux soins au cours des dernières années.
Dans un contexte de tensions inflationnistes, les Français font le constat d’une augmentation des frais de santé.
- Premier enseignement de cette enquête : les répondants font le constat d’une augmentation des frais de santé. Près de 9 Français sur 10 (89%) considèrent que se soigner devient de plus en plus cher. Si une majorité des sondés (68%) estiment
- Si une majorité des sondés (68%) estime que l’augmentation des tarifs des consultations médicales est normale, une part plus importante encore considère que ce ne sont pas à eux de supporter cette augmentation des coûts. 83% (dont 50% « oui, tout à fait ») considèrent en effet que l’augmentation de la consultation du généraliste et des spécialistes devrait être pris à 100% par la Sécurité Sociale.
- Ils sont également favorables à une meilleure prise en charge des médecines alternatives par des acteurs privés. Pour 79% des répondants, le tiers payant devrait aussi selon eux fonctionner sur les médecines alternatives/ douces et les prestations prises en charge uniquement par les complémentaires santé / mutuelles.
1 Français sur 4 a déjà renoncé à des soins ou équipements médicaux pour des raisons financières.
- Au cours des dernières années, 37% des Français ont déjà renoncé à des soins ou équipements médicaux, dentaires ou optiques, alors qu’ils en avaient le besoin (dont 17% à plusieurs reprises). Dans le détail, sont principalement concernés les percepteurs de la Complémentaire Maladie Universelle (49%), les détenteurs d’un revenu mensuel par personne au foyer inférieur à 900€ (49%) et les habitants de communes rurales (43%).
- Dans un contexte marqué par un accroissement de la pression sur les revenus des Français, le renoncement est principalement imputé à des difficultés financières, puisqu’il concerne 1 Français sur 4 (soit 26% des Français). Les causes sous-jacentes de ces préoccupations financières concernent notamment l’augmentation du coût de la vie ces dernières années, le fait que la mutuelle/ complémentaire santé ne couvre pas la totalité des frais, et l’avancement du prix de la consultation (ces facteurs ont « beaucoup » ou « un peu » contribué à ce choix, pour respectivement 87%, 84% et 78% des principaux concernés).
- Et lorsque ce ne sont pas les frais qui sont remis en cause, c’est un problème plus structurel qui est pointé : celui de la difficulté d’accès à la consultation dans certaines zones (13% déclarent qu’ils n’ont pas réussi à obtenir un rendez-vous dans des délais raisonnables et 7% qu’il n’y a aucun médecin à proximité de leur domicile).
- Ce renoncement à ces soins équipements lorsqu’ils en avaient besoin est par conséquents soit un choix contraint, soit un blocage plus structurel (comme la présence de déserts médicaux). Seuls 5% des répondants ont en effet mentionné une peur du diagnostic et 5% une autre raison pour le justifier. Il n’est alors pas étonnant de constater son impact sur la santé mentale : 81% déclarent qu’il a été une source de stress et d’angoisse.
Les soins et équipements dentaires sont les principaux concernés par ces renoncements.
- Fait intéressant en revanche, ces renoncements concernent même les soins ou équipement remboursés (en tout ou partie) par la Sécurité sociale. Côté soins médicaux d’une part, si 64% des répondants concernés déclarent avoir renoncé à une consultation chez un médecin spécialisé, ce sont principalement les consultations chez le dentiste (37%) – et dans une moindre mesure l’ophtalmologue (20%) ou un dermatologue (14%) – qui en ont fait de facto l’objet. Il est moins fréquent pour d’autres médecins spécialistes ou un médecin généraliste (mentionnés individuellement par <10% des répondants). L’obtention d’une prothèse dentaire (35%) ou d’un équipement optique (32%) sont d’autre part les principaux équipements mis de côté. A noter que les interviewés ayant procédé à un renoncement pour des raisons financières mentionnent plus que les autres le renoncement à des équipements médicaux (65% ; + 7 pts vs par rapport à l’ensemble des personnes ayant renoncé à des soins ou équipement médicaux – toutes motivations confondues).
- Les interviewés concernés par ce renoncement mentionnent également des consultations non prises en charge par la sécurité sociale : 34% la mise en place d’’implants dentaires, 32% une consultation chez un ostéopathe.
Les solutions d’avance du reste à charge proposé par certaines mutuelles sont peu identifiées au sein de la population.
- 72% des Français déclarent qu’ils doivent avancer de l’argent lors de leurs consultation (parmi eux, 43% sont totalement remboursés et 29% ne le sont que partiellement).
- Dans ce contexte, 33% ont connaissance du service d’avance des frais proposés par certaines mutuelles / complémentaires de santé (10% en bénéficient déjà).