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L’impact du numérique sur les enfants de 0 à 6 ans

1.Les effets néfastes des écrans sur le développement des enfants sont unanimement reconnus

 

Invités à citer spontanément tous les facteurs qui influent le plus sur le développement des enfants, la moitié des sages-femmes et puériculteurs.ices interrogés évoquent les écrans (50%), bien avant l’environnement familial (36%), l’éducation des parents (31%), l’entourage (22%) ou l’affection des parents (20%). De telle sorte que trois quarts d’entre eux ont déjà envisagé un lien entre l’usage des écrans et les difficultés de développement chez l’enfant (76%).

Parallèlement, l’ensemble des parents s’accorde à dire que l’usage des écrans impacte le développement des enfants (96%, 70% estimant que cela les impacte fortement) D’ailleurs, à titre personnel, deux tiers ont été témoins des conséquences négatives (impatience, énervement, etc.) de l’utilisation des écrans par leur enfant (64%, 23% en étant convaincus soit 5 points de plus par rapport à l’enquête de 2022). La moitié des parents observe également de tels impacts lorsqu’ils sont eux-mêmes les utilisateurs de l’outil (56%).

Un bémol : plus des deux tiers des parents relativisent les dangers des écrans selon que l’écran est utilisé bien avant le coucher (70% estiment que le danger est moins important si l’enfant n’utilise pas l’écran avant le coucher), s’il y a un échange avec les parents sur ce qui a été vu (70%), si l’enfant pratique aussi des activités manuelles (70%) ou physiques (68%) et enfin s’il a une attention suffisante de la part de ses parents (69%).

 

2. Face au constat que les écrans peuvent avoir des effets néfastes sur les enfants, l’attitude des parents est ambivalente.

 

Le plus souvent, l’état d’esprit des parents est d’avoir une utilisation stricte et contrôlée des écrans (c’est la première chose qui correspond à leur état d’esprit pour 48% d’entre eux), soit qu’ils vérifient tout ce que leur enfant regarde (33%) soit qu’ils ne permettent l’utilisation des outils numériques que quand cela est indispensable (15%). D’ailleurs, dans deux tiers des familles, l’accès des enfants aux écrans est encadré, à des moments bien définis dans la journée et pour un délai limité (65% affirment que c’est l’affirmation qui correspond le plus à leur fonctionnement)… mais très rarement inexistant (9%).

Dans le même temps toutefois, beaucoup reconnaissent être dépassés par l’usage des écrans (40% sont dans cet état d’esprit) : ils admettent ainsi qu’il n’est pas évident au quotidien d’adapter les pratiques (23%) et, plus rarement, qu’ils n’arrivent plus à contrôler l’usage (9%) ou la technologie en elle-même (8%).

Le contrôle sur l’usage des écrans est d’autant plus difficile à faire que les parents eux-mêmes sont de grands utilisateurs :

-Pour observer leur enfant et donner des nouvelles d’abord : 84% filment leur enfant pour documenter ses progrès (36% le font régulièrement), 78% appellent en visio avec l’enfant (29% régulièrement), 75% envoient des photos et vidéos aux proches sur Whatsapp (34% régulièrement) ;

-Pour mettre des images ou des vidéos de l’enfant sur les réseaux sociaux (44% des parents, 13% le faisant régulièrement)

Plus étonnant et alarmant : 32% des parents interrogés déclarent ne pas percevoir de conséquence grave d’une mise en ligne excessive des images de l’enfant.

 

3. En réponse à cette méconnaissance perçue des parents, les sages-femmes et puériculteurs.ices appellent à renforcer les campagnes d’information et de sensibilisation…

 

En tant que professionnels de santé, les sages-femmes et puériculteurs.ices interrogés semblent quasiment tous connaître les recommandations des sociétés savantes ou de la Haute Autorité de Santé concernant l’usage des écrans par les tout petits (90%), mais constatent que les familles sont, elles, insuffisamment informées à ce sujet (72% jugent que les parents sont insuffisamment informés sur les étapes du développement cognitif et émotionnel du jeune enfant, 68% qu’ils sont insuffisamment informés sur les impacts du numérique sur ce développement). Dès lors, le renforcement des campagnes d’information et de sensibilisation sur l’impact du numérique sur le développement des enfants est, pour trois quarts d’entre eux, une action prioritaire à mener pour mieux les informer (76%).

En dépit de certains jugements sévères, les parents semblent toutefois prêts à revoir certains de leurs usages des écrans (seuls 5% ne souhaitent pas les modifier), en particulier en instaurant des temps d’activité commun sans écran (56%), en pensant à éteindre la télé pendant le repas (51%) ou en ne consultant pas leur téléphone tant que son enfant est présent (47%).

 

4.…mais n’ont eux-mêmes pas toujours l’occasion de porter ce message de prévention

 

La moitié des sages-femmes et puériculteurs.ices déclarent informer régulièrement les parents ou futurs parents de l’impact du numérique sur le développement des enfants (49%), mais beaucoup n’évoquent pas spontanément (31%) voire pas du tout le sujet (20%). En réalité, une part non négligeable estime que ce n’est pas leur rôle (40% de ceux qui n’évoquent pas ce sujet ou pas spontanément) mais surtout qu’ils n’ont pas le temps pour le faire en consultation (64%). Tout se passe donc comme si, face à l’ampleur des informations à donner, ce sujet était jugé secondaire.

 

 

 

Retrouvez l’interview exclusive de Clémence Lisembard, Responsable des opérations chez la Fondation pour l’Enfance, qui revient sur les principaux constats de l’étude et partage les solutions envisagées pour une meilleure maîtrise du numérique auprès des jeunes enfants.

Documents à télécharger

Présentation Communiqué de presse - Fondation pour l'enfance

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès de deux cibles :
-un échantillon de 602 parents, représentatif des parents d’enfants âgés de 0 à 6 ans. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 15 novembre 2023.
-un échantillon de 200 sages-femmes et 100 infirmières puéricultrices, représentatif des sages-femmes et puéricultrices. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (âge, profession et lieu d’exercice). Les interviews ont été réalisées par téléphone du 7 au 27 novembre 2023.

Vos interlocuteurs

Marion Chasles-parot Directrice de clientèle - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Lisa Roure Chargée d’études - Opinion & Stratégies d’Entreprise

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L’enquête a été menée auprès de deux cibles :
-un échantillon de 602 parents, représentatif des parents d’enfants âgés de 0 à 6 ans. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 15 novembre 2023.
-un échantillon de 200 sages-femmes et 100 infirmières puéricultrices, représentatif des sages-femmes et puéricultrices. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (âge, profession et lieu d’exercice). Les interviews ont été réalisées par téléphone du 7 au 27 novembre 2023.

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