De nombreuses manifestations de solidarité envers le personnel médical ont pu être observées mais cette épidémie a également parfois généré des réflexes de repli sur soi et des comportements individualistes ou égoïstes comme on l’a vu. Pour tenter d’objectiver les réactions suscitées et mesurer si l’altruisme a été « dopé » par cette crise sanitaire majeure, l’observation des pratiques de dons constitue selon nous un bon indice. De nombreuses associations ou organisations faisant appel à la générosité du public, comme la Croix Rouge, l’Institut Pasteur ou bien encore la Fondation pour La Recherche Médicale ont lancé des appels des dons durant cette période de coronavirus.
D’après cette enquête réalisée par l’Ifop pour l’agence de communication Limite, qui accompagne de nombreuses acteurs dans le domaine caritatif, une partie des Français ont rapidement répondu présent.
37% des sondés déclarent ainsi de donner de l’argent régulièrement ou de temps à temps à une ONG alors que ce taux n’était que de 32% dans une précédente enquête en décembre 2019. Hormis cette progression du nombre de donateurs, un autre élément plaide en faveur de cette hypothèse. Ainsi, parmi ces donateurs, 40% déclarent avoir fait un don en lien direct avec le Covid-19 (aide aux plus démunies pour faire face à l’épidémie, soutien à la recherche médicale ou au personnel soignant).
Le fait que le nombre de donateurs ait augmenté en quelques mois et que quatre sur dix d’entre aient donné à ce sujet confirme que cette crise sanitaire sans précédent a suscité un élan de philanthropie dans une partie de la population.
Autre indice de ce phénomène, dans l’enquête de décembre 2019, des événements marquants avaient également déclenché des dons mais dans des proportions moins importantes. 27% des donateurs avaient fait un don à la suite de l’incendie de Notre-Dame de Paris, 18% pour venir en aide des sinistrés des intempéries dans le sud de la France et 15% dans le sillage des marches pour le climat.
Avec 40% des donateurs s’étant mobilisés face à l’épidémie, le Covid-19 a eu un impact nettement plus puissant que les autres « grandes causes » qui avaient occupé l’actualité l’année précédente. On notera par ailleurs, que parmi les donateurs, ce sont plutôt les plus jeunes (moins de 35 ans) qui se sont davantage mobilisés.