A ce jour, l’imbroglio sur lequel les élections internes à l’UMP ont débouché et le violent affrontement entre Jean-François Copé et François Fillon ont surtout eu un effet sur l’image des leaders plus que sur le parti lui-même. Ainsi, en août dernier, 41 % des personnes interrogées estimaient que la formation de droite avait « des dirigeants de qualité », ils ne sont plus aujourd’hui que 33 % à le penser, soit une chute de 8 points en seulement trois mois. Si le fiasco des élections a donc durement affecté l’image collective des dirigeants, l’UMP est, pour l’instant, moins touchée en tant qu’institution. 34 % des personnes interrogées sont d’accord avec l’idée selon laquelle « l’UMP est proche des préoccupations des Français » (soit un recul de 3 points seulement par rapport à août dernier) et 41 % pensent qu’ « elle a projet pour la France », cette dimension progressant même de 2 points par rapport à notre précédente mesure.
Cette relative stabilité de l’image de l’UMP en dépit de la violence et de la gravité des événements ayant eu lieu ces derniers jours, peut s’expliquer par plusieurs éléments. D’une part, l’image dont disposait le parti de droite avant ces faits n’était déjà pas très élevée (moins de quatre personnes sur dix estimaient qu’elle avait un projet pour la France ou qu’elle était proche des préoccupations des Français) et d’autre part, une distance et une défiance se sont installées de longue date entre les citoyens et les partis politiques si bien que les péripéties ou les affaires qui peuvent les concerner ne jouent que modérément sur le jugement, déjà passablement critique et désabusé qu’une large partie de nos concitoyens porte sur les formations politiques. Il est de ce point de vue intéressant de rappeler que le désastreux congrès de Reims, qui avait lui aussi donné lieu à des accusations de tricheries et des affrontements internes très violents, n’avait eu qu’une faible incidence sur l’image du PS. En décembre 2008, juste après ce congrès, 48 % des personnes interrogées estimaient ainsi que le PS « était proche des préoccupations des Français » (soit 3 points de plus qu’en novembre, juste avant le congrès), 28 % (+1 point) qu’il « avait un projet pour la France » et 34 % (+2 points) qu’il « avait des dirigeants de qualité ». On voit que sur cette dimension, l’impact a été beaucoup plus fort pour l’UMP cette année avec une perte de 8 points en trois mois.
Mais parallèlement à cette baisse, on enregistre une progression assez sensible par rapport à août dernier sur l’item « s’oppose suffisamment au gouvernement », caractéristique s’appliquant plutôt bien à l’UMP pour 59 % des Français contre 51 % en août dernier. Tout se passe comme si la campagne interne et le ton adopté par les différents leaders de l’UMP ces derniers mois avaient renforcé l’image d’une formation politique pratiquant une opposition pugnace et sans concession. Cette combativité accrue n’a pas échappé aux sympathisants UMP qui estiment à 58 % (contre 46 % seulement en août dernier) que leur parti « s’oppose suffisamment au gouvernement ».
Si auprès de ses sympathisants, l’image du parti en tant que telle n’a pas été affectée (à l’instar de ce que l’on a observé dans le grand public), l’item « a un projet pour la France » passant de 86 % à 89 % et celui « proche des préoccupations des Français » de 90 % à 85 %, les soutiens de l’UMP portent aujourd’hui un jugement plus sévère concernant la qualité des dirigeants, cette dimension reculant en effet de 10 points (de 86 % à 76 %) par rapport à août dernier.
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