Les Français partagent une inquiétude commune pour le réchauffement climatique et ses conséquences, mais semblent relativement indécis quant à la solution énergétique à mettre en œuvre pour y faire face
- 88% des personnes interrogées se disent préoccupées par le réchauffement climatique et ses conséquences, dont 33% « très inquiètes ». Cette proportion est en hausse par rapport à octobre 2018 (+3 points), et notamment la part des personnes affirmant être « très inquiètes » (+4 points).
- Toutefois, une fois informés sur le dernier rapport du GIEC (selon lequel il faudrait multiplier par six les capacités nucléaires mondiales pour respecter les objectifs climatiques de neutralité carbone d’ici 2050) et sur les conclusions du rapport d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables (qui souligne notamment l’incapacité des énergies électriques intermittentes à lutter efficacement contre le réchauffement climatique), les Français semblent assez partagés quant aux énergies à privilégier pour lutter contre le réchauffement climatique :- Près d’1 Français sur 2 considère que le maintien des capacités du parc nucléaire actuel est un enjeu « tout à fait prioritaire » (48%), et notamment les sceptiques de l’énergie éolienne (57%) ;
– Dans le même temps, 44% des répondants se disent encore favorables à un investissement massif dans l’éolien.
En réalité, face à un sujet aussi complexe, tout semble se passer comme si les opinions n’étaient pas encore constituées.
L’opinion publique paraît particulièrement versatile au sujet de l’énergie éolienne
- Suite à la lecture des conclusions des rapports (GIEC et enquête parlementaire) ainsi que d’affirmations critiques à l’égard de l’éolien, le grand public – habituellement bienveillant à l’égard de cette énergie – fait montre d’une défiance inédite : 44% des Français déclarent avoir une mauvaise image de l’énergie éolienne (vs 34% une bonne image). En réalité, tout laisse penser que l’opinion est encore très versatile sur le sujet (preuve en est, 22% des interviewés préfèrent ne pas se prononcer sur cette question d’image) et que, si elle n’a le plus souvent « pas de raison d’avoir une mauvaise image de éolien», elle peut aussi très facilement être dans l’opposition à la lecture d’arguments en sa défaveur.
- Plus précisément, c’est avant tout leur impact sur l’environnement immédiat qui est dénoncé : 72% des Français estiment que l’éolien est source de pollution visuelle et sonore pour les riverains, 68% qu’il impacte les paysages et dégrade le patrimoine français et 68% que les éoliennes en mer sont nocives pour les oiseaux, pour les milieux marins et pour la pêche.
- Le manque d’efficacité de l’éolien est également pointé du doigt (67%) et le potentiel surcoût lié à son caractère intermittent dissuade les interviewés : à peine un quart d’entre eux déclarent être prêts à payer plus cher pour favoriser le recours à des énergies intermittentes.