Dans le cadre de la 28ème vague d’enquête du baromètre de l’état d’esprit des Français Ifop / Dimanche Ouest France, presque la moitié des interviewés se déclare confiant, pour soi et pour ses proches, en pensant à l’avenir (49%). L’optimisme des Français connaît donc une très forte progression (de 17 points) par rapport à août dernier (32%). Ce résultat, qui paraît surprenant dans un contexte de crise et d’augmentation continue du taux de chômage, peut s’expliquer par une démarche de rupture de la part des Français, une volonté de penser à autre chose en période morose, ceci étant sans doute accentué par un effet de saisonnalité – les fêtes de fin d’année. Des hausses assez similaires ont par ailleurs déjà été enregistrées entre août et décembre 2003 (progression de 40 à 58%) et entre août 2010 et janvier 2011 (de 44 à 52%). On observe que la plus forte progression d’optimisme touche les moins de 35 ans (66%, +30 points), ce qui met le pessimisme sur l’avenir en minorité dans cette catégorie de population, contrairement aux personnes âgées de 35 ans et plus (43%, +13). Si on enregistre de fortes hausses d’optimisme chez les catégories socioprofessionnelles supérieures (58%, +20), il reste en revanche minoritaire et en faible progression chez les employés (39%, +6). Enfin, en termes de proximité politique, les plus optimistes se trouvent à gauche (55% chez les sympathisants du Parti Socialiste, +13) mais les plus fortes hausses touchent les proches de l’UMP (50%, +22) et du Front National (43%, +26 points), comme si la défaite de leur camp avait désormais été mieux « digérée » qu’en août dernier.
Comme dans la précédente vague d’enquête, la confiance accordée par les Français au gouvernement de Jean-Marc Ayrault apparaît minoritaire, et globalement en légère baisse. Dans un contexte de débat sur les chiffres de la délinquance et de forte exposition du Ministre de l’Intérieur, seule la lutte contre l’insécurité constitue un domaine où la confiance des Français augmente, pour atteindre 49% (+7 points). La protection de l’environnement (46%, -4), l’intégration des personnes issues de l’immigration (43%, -2), la lutte contre le chômage (33%, -1 points alors que François Hollande a pris des engagements forts sur ce dossier), la lutte contre la pauvreté et l’exclusion (41%, -1), l’augmentation du pouvoir d’achat (18%, -2) et la confiance sur la baisse des impôts (15%, -2 points) sont tous des domaines où la confiance des Français dans le gouvernement diminue. On notera que les catégories supérieures, particulièrement ciblées par la hausse de la fiscalité, accordent une confiance nettement plus faible au gouvernement sur la hausse du pouvoir d’achat (11% seulement) que les catégories populaires (19%).
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