En partenariat avec

Sondage

Les violences éducatives ordinaires

  1. La notoriété des violences éducatives ordinaires (VEO) progresse…

Aujourd’hui, près de 8 Français sur 10 affirment savoir ce que sont les violences éducatives ordinaires (79%, soit une hausse de 7 points par rapport à la précédente vague de 2022) et près de la moitié estiment même savoir précisément ce dont il s’agit (46%, +8 points).

En parallèle, les parents se sentent mieux informés sur différents sujets : sur les structures et professionnels qui peuvent les aider (53%, +12 points), les actions à mettre en œuvre pour éviter les VEO (56%, +10 points) ou encore sur ce qui constitue ou non une VEO et où placer la limite (58%, +10 points).

D’ailleurs, à la question de distinguer les actes qui constitueraient une VEO ou non, on observe cette année une polarisation des réponses. C’est-à-dire que les actes précédemment les plus identifiés comme des VEO le sont toujours un peu plus, et ceux qui sont les moins perçus comme telles le sont toujours un peu moins.

Et pourtant, la caractérisation d’un comportement en VEO ne fait toujours pas l’unanimité :

-En effet, si les actions les plus violentes sont mieux identifiées que par le passé comme étant des VEO, il n’en demeure pas moins qu’on reste encore loin du consensus au sein des personnes interrogées. Le fait de traiter l’enfant de « bon à rien »/ »méchant » est une VEO aux yeux de 70% des interviewés (+6 points), le fait de le bousculer (69%, +7 points), de lui donner une gifle (68%, +6 points), de l’enfermer dans le noir pour réfléchir (68%, +6 points).

-Trois actions sont moins perçues qu’en 2022 comme étant des VEO et divisent actuellement les sondés : crier après l’enfant (53%, -7 points), donner une tape sur la main (52%, -5 points), mettre au coin/punir (46%, -6 points).

  1. … mais dans le même temps, le recours à ces comportements éducatifs se maintient voire augmente

Alors que la notoriété des violences éducatives ordinaires progresse favorablement, leur mise en œuvre au sein des familles, elle, se maintient. On observe même une tendance plutôt haussière sur ces comportements.

Ainsi, 8 parents sur 10 ont eu recours à au moins une violence éducative ordinaire dans la semaine précédant leur sollicitation pour cette enquête (81%, +2 points) et la moitié a eu recours à au moins trois VEO (53%, 4 points). De fait, le sentiment qu’il est facile d’éduquer un enfant sans ces VEO tend à diminuer, et cela de façon significative pour deux des actions les plus violentes : la bousculade et la gifle (dans les deux cas, 71% jugent qu’il est facile de s’en passer, -4 points).

Dans le détail, à l’instar de ce qui était observé en 2022 et fort heureusement, les comportements les plus diffus sont ceux qui n’impliquent pas une violence physique. Par exemple, « crié très fort » après son enfant (58% l’ont fait au cours de la semaine passée, +3 points), mis au coin ou puni dans la chambre (52%, +4 points), privé de quelque chose (50%, +4 points) ou promis quelque chose (44%, +2 points).

On notera tout de de même que, même si ce sont les violences éducatives ordinaires les moins répandues, 24% des répondants reconnaissent avoir donné une fessée au cours des 7 derniers jours et 16% une gifle.

  1. Pour aider les parents à mettre en place une éducation sans violence ordinaire, les initiatives visant à libérer la parole sont de plus en plus encouragées

A l’instar de la notoriété des VEO, la connaissance de la loi de 2019 interdisant les violences éducatives ordinaires a fortement progressé (69% des Français en ont entendu parler, +6 points).

Les perceptions à son égard demeurent :

-Son caractère indispensable pour mettre un terme aux VEO est reconnu (66% sont d’accord avec cette idée, +1 point), mais dans le même temps 80% estiment qu’elle ne sera pas suffisante (-3 points). Ainsi, pour près de trois quarts des parents, cette loi a surtout une valeur symbolique (73%, -2 points).

-En revanche, les interviewés estiment davantage qu’en 2022 que la loi constitue une intrusion de l’Etat dans les affaires privées : 60% s’accordent autour de cette idée (+9 points)

Pour mettre en place une éducation dépourvue de violences éducatives ordinaires, les parents en appellent avant tout à des astuces et des conseils pratiques pour mieux gérer les situations « à risque » (49%). Par rapport à 2022, deux actions sont significativement plus encouragées : il s’agit des initiatives ayant trait à l’échange et à la discussion, que ce soit avec des professionnels (31% aimeraient des ateliers de soutien à la parentalité, +4 points) ou des parents (28% aimeraient des groupes de parole avec d’autres parents, +4 points).

  1. Les violences éducatives ordinaires dans le cadre d’une pratique sportive sont admises par environ un tiers des parents

Au sein des parents dont les enfants font du sport (81% des personnes interrogées), quasiment tous discutent avec eux des entraînements (90%) et les deux tiers le font régulièrement (67%).

Plus d’un tiers a eu connaissance de comportements inappropriés dans le cadre de cette pratique sportive (38%). Le plus souvent, il s’agit de violence verbale (19%), mais aussi de violence psychologique (15%) ou de négligence (14%) ; les cas encore plus graves de violence physique (11%) ou sexuelle (9%) sont toutefois loin d’être négligeables.

Or, dans le cadre de la pratique sportive, ces actions semblent admises par environ un tiers des parents :

-D’abord, ces derniers sont réalistes par rapport aux dérives de certains entraînements : 79% estiment que les révélations des violences sexuelles dans le sport ne sont que la face visible de violences plus admises et ambiantes et 69% jugent que la pratique des violences dans le milieu sportif est très répandue ;

-Et dans le même temps, une part minoritaire mais non négligeable semble considérer que ces violences sont nécessaires : 36% adhèrent à l’idée que pour faire progresser un enfant dans son sport, il faut le forcer à exercer et lui faire ressentir une forme de pression régulière et 33% qu’un enfant ne pourra atteindre un haut niveau dans son sport que s’il est soutenu par son entraineur, cela impliquant parfois des violences psychologiques, verbales voire physiques (33%).

A titre d’exemple, 48% des parents interrogés jugent qu’il est difficile voire impossible d’entraîner un enfant sans crier, 34% sans le punir, 28% sans lui dire qu’il est « mauvais » ou « feignant », 27% sans le bousculer, 26% sans le gifler ou lui donner une fessée.

Document à télécharger

Présentation

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1007 parents d’enfants de 0 à 10 ans, extrait d’un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon national a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 27 avril 2024.

Vos interlocuteurs

Marion Chasles-parot Directrice de clientèle - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Lisa Roure Chargée d’études - Opinion & Stratégies d’Entreprise

Document à télécharger

Présentation

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1007 parents d’enfants de 0 à 10 ans, extrait d’un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon national a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 27 avril 2024.

publications associées

Pour télécharger ce document, veuillez remplir le formulaire ci-dessous :
  • votre adresse mail professionnelle, si applicable
  • Si applicable
  • Hidden
  • Les données que vous nous communiquez dans ce formulaire seront traitées et conservées uniquement afin de répondre à votre demande et de conserver une preuve du traitement de celle-ci. En savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. https://www.ifop.com/politique-de-confidentialite/
    Nous serons ravis de garder le contact avec vous et vous invitons à vous abonner à nos communications. Vous pouvez vous désabonner à tout moment.

Inscription newsletter

Retrouvez toute l’actualité d’IFOP – nos publications à la une, à ne pas manquer et pleins d’autres… - dans notre newsletter mensuel envoyé chaque fin de mois.

Déposez
votre brief

S'inscrire à notre newsletter

Consultez nos précédentes éditions

Recent Posts

Top Categories