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Les usages numériques récréatifs et éducatifs et leurs impacts sur les jeunes enfants (3-10 ans)

1) Parents et enseignants unanimes : les écrans nuisent au développement des jeunes enfants, un constat basé sur leur expérience et l’observation de répercussions négatives

 

Près de 9 parents sur 10 identifient l’usage des écrans comme le premier facteur qui impacte positivement ou négativement le développement des enfants de nos jours (93%), et deux tiers lui accordent même une intensité forte (66%) ; soit à même hauteur que le sommeil (70% considèrent qu’il a un impact fort), l’environnement affectif (68%) ou encore les principes d’éducation (66%).

En parallèle, le lien entre l’usage des écrans et les difficultés de développement chez l’enfant apparaît comme une évidence chez les professeurs. Ainsi, 96% ont déjà envisagé ce lien, dans le cas d’un contenu inadapté (93%, dont 57% souvent) et encore plus fréquemment dans le cas d’un temps d’exposition excessif (96%, dont 74%). Par ailleurs, quasiment l’intégralité des professeurs s’accordent à dire que ces difficultés de développement – telles que des troubles du comportement et des difficultés d’apprentissage – sont de plus en plus visibles chez les enfants en classe (respectivement 94% et 89% observent une augmentation).

 

Cette clairvoyance sur l’impact des écrans reflète certainement leur expérience personnelle respective :

  • En effet, 71% des parents témoignent de conséquences négatives sur le comportement de leurs enfants, dues à l’usage des enfants (63%) ou dans une moindre mesure à leur propre utilisation (52%). Les troubles du comportement (colère, irritabilité, agressivité…) (49%) arrivent en tête des effets observés, suivis des troubles de l’attention (31%), et des problèmes de sommeil (fatigue excessive, rythmes désajustés…) (28%).
  • Au contact quotidien des enfants et au fil de leur expérience, les professeurs ont observé différents comportements de dépendance aux écrans. Ils notent que certains élèves en école élémentaire disposent déjà de différents outils numériques malgré leur jeune âge : les outils les plus communs semblent être les consoles de jeu connectées pour jouer en réseau (27% des professeurs estiment que quasiment tous leurs élèves en ont une) ou les tablettes personnelles (47% des professeurs pressentent qu’au moins la moitié des élèves en ont une). De plus, au-delà de l’équipement, une forte proportion de professeurs font part de certaines dérives dans l’usage des écrans (par les parents comme les enfants). Ainsi, la quasi-totalité ont été témoins de parents qui restent sur leur téléphone en même temps qu’ils s’occupent de leur enfant (96% dont 55% souvent), et dans des proportions moins fortes mais importantes : des enfants qui apportent leur propre smartphone (ou autre outil connecté) (54%) ou celui de leur parents (31%) en classe, des enfants qui souhaitent se connecter avec eux sur les réseaux sociaux ou sur l’ENT (36%).

 

2) Une attitude ambivalente chez les parents : un usage contrôlé des écrans pour leur(s) enfant(s), mais une tolérance envers leur propre usage et en fonction des conditions d’utilisation

 

Les pratiques numériques des enfants font le plus souvent l’objet d’un encadrement de la part des parents, à des moments bien définis dans la journée et pour un délai limité (73%). D’ailleurs, la quasi-intégralité des parents affirment avoir fixé des règles (96%) :

  • Au moins 8 parents sur 10 affirment l’avoir fait sur toutes les règles proposées, à l’exception de celles sur l’attitude de l’enfant qui est un peu moins répandue (70%) : la durée d’utilisation (86%), les moments d’utilisation (85%), le fait de pouvoir utiliser un écran seul (81%), les contenus regardés (80%), le fait de ne pas laisser ses informations personnelles (79%) sont des encadrements largement diffusés dans les familles.
  • Ces règles leur paraissent efficaces pour presque tous (93%).

Mais les parents peuvent avoir une attitude contradictoire :

  • Ils sont moins à l’aise avec l’idée de contrôler leur propre usage pour éviter l’exposition indirecte de leurs enfants. Ils sont en effet plus divisés sur leur propension à modifier certaines de leurs pratiques et le plus souvent ce qu’ils sont prêts à faire relève surtout du bon sens (instaurer des temps d’activité communs sans écran : 55% sont prêts à le faire, éteindre la télé pendant les repas : 41%). Il convient toutefois d’observer qu’une part non négligeable accepterait de ne pas consulter son téléphone tant qu’ils sont avec leur enfant (49%).
  • En outre bien qu’ils aient conscience des impacts, plus des deux tiers des parents relativisent volontiers les dangers des écrans : si l’enfant pratique d’autres activités (72%), si l’écran est utilisé bien avant le coucher (71%), s’il y a un échange avec les parents sur ce qui a été vu (68%) et s’il a une attention suffisante de la part de ses parents (67%).

 

3) Des outils numériques au service des apprentissages, mais certains professeurs et parents souhaitent le ralentir

 

Les outils numériques s’avèrent utiles pour les professeurs et les parents, et sont ancrés dans leurs pratiques, tant pour donner cours que pour la réalisation des devoirs à la maison.

En classe, 6 professeurs sur 10 ont recours à des solutions numériques (61%), le plus souvent sur un rythme quotidien (72% de ceux qui les utilisent le font au moins une fois par jour). Les outils les plus utilisés sont généralement des outils collectifs (un écran interactif, des vidéos par exemple…) (96% vs 29% qui utilisent des outils individuels comme des tablettes). Force est de constater que les pratiques numériques sont bien différentes entre les professeurs : seuls 38% des professeurs en maternelle les utilisent vs 68% des professeurs en primaire).

Pour les apprentissages à la maison, le recours aux outils numériques se diffuse au sein des familles :

  • 62% des parents d’enfants scolarisés en primaire déclarent que leurs enfants ont dû utiliser un écran pour réaliser au moins une des tâches demandées par leur professeur : des recherches sur internet (43%), accéder à des vidéos pédagogiques (41%) et à des exercices ou des activités (38%), ainsi qu’avoir accès aux devoirs à faire (cahier de textes en ligne) (38%).
  • En dehors des obligations de l’école, les parents sont également adeptes du numérique pour favoriser les apprentissages (83% en utilisent au moins un), même si le recours au numérique pour ce faire reste occasionnel. Le visionnage de contenus vidéos éducatifs (71%) est l’usage le plus fréquent chez les parents, suivi du jeu pédagogique sur le téléphone (54%) et des recherches sur internet (50%). Relevons que les parents d’enfants scolarisés en CM1 ou CM2 ont davantage recours à ces pratiques numériques que les parents de plus jeunes enfants.

Alors que ces pratiques numériques pour les apprentissages soient déjà plutôt répandues, certains parents et professeurs y voient des limites :

  • Plus de la moitié des parents espèrent un ralentissement du recours aux outils numériques pour les apprentissages, car leurs impacts sur le développement des enfants restent incertains (55%)
  • 28% des professeurs n’utilisent pas les outils numériques, car ils estiment qu’il faut limiter le recours à ces outils à l’école, en particulier les professeurs qui enseignent auprès des plus jeunes (43% en maternelle vs 23% en primaire)
  • D’ailleurs, les parents (93%) et les professeurs (95%) sont unanimes face au rôle de l’école dans la régulation des écrans : un « bon » usage des écrans devrait être enseigné dès le plus jeune âge (dès la maternelle pour les professeurs et plutôt à l’école élémentaire pour les parents). Le fait que 93% des professeurs déclarent parler avec les parents des impacts d’un usage excessif des outils numériques est un bon début.

 

  1. Une adhésion mitigée des parents face aux recommandations sur l’usage des écrans et des défis d’application

 

La connaissance et l’utilisation des outils mis en ligne par le gouvernement pour protéger les enfants des dangers du numérique sont assez faibles chez les parents (45%, dont 15% qui les utilisent). Ces derniers sont un peu plus connus et par conséquent plus utilisés chez les professeurs (56%, dont 43% qui les utilisent et qui les conseillent aux parents).

Les professeurs déclarent tous connaître les recommandations des experts sur l’usage des écrans (90%). Ces recommandations sont jugées claires pour l’ensemble (91%, dont 34% tout à fait), et dans une mesure moindre toutefois, facilement applicable (68%, dont 19% tout à fait).

En revanche, les parents questionnent davantage ces recommandations. Les messages de vigilance qui circulent sur l’usage des écrans sont perçus à double tranchant. Leur clarté est reconnue (73%), mais leur application est perçue comme difficile car ils sont jugés trop éloignés de la réalité (69%), trop généraux, peu adaptés aux particularités de chaque enfant (62%). En outre 3 parents sur 5 (59%) en viennent même à mettre en cause leur fondement et leur crédibilité, en justifiant qu’ils sont basés sur les opinions de chacun plutôt que sur des démonstrations scientifiques (56%). Une part significative les considèrent trop alarmistes (39%).

L’avis des parents sur la recommandation d’attendre 15 ans avant d’équiper un enfant d’un smartphone illustre bien leur position face aux recommandations :

  • Ils sont certes plus nombreux à la juger positivement : le fait qu’elle soit indispensable pour protéger l’enfant d’un accès illimité et non accompagné à internet (42%), qu’elle soit un bon compromis pour les enfants comme pour les parents (41%) et qu’elle soit cohérente avec la majorité numérique fixée à 15 ans (39%).
  • Mais une part non négligeable l’estime trop éloignée de la réalité, dans la mesure où l’enfant réclamera un téléphone avant ses 15 ans (29%) ou que c’est priver l’enfant d’un outil qui lui permettra d’aller vers l’autonomie (22%). Dans ce contexte, les parents estiment en moyenne que l’âge idéal pour équiper un enfant d’un smartphone est de 13 ans.

Enfin pour mieux informer les familles, la moitié des professeurs recommandent à la fois de renforcer les campagnes d’information et de sensibilisation (56%) mais également de les éclaircir : mieux définir ce qui est considéré comme du temps d’écran (52%) ou établir des recommandations claires sur l’usage du numérique (50%) – évitant ainsi aux parents de penser que les messages de prévention sont subjectifs et basés sur des opinions individuelles

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Présentation graphique

Méthodologie de recueil

Les parents : Enquête menée auprès d’un échantillon de 601 parents, représentatif des parents d’enfants âgés de 3 à 10 ans. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 26 novembre 2024.

Les professeurs : Enquête menée auprès d’un échantillon de 400 personnes, représentatif des professeurs des écoles du premier degré. Au sein de cet échantillon, ont été interrogés : 118 enseignants en maternelle, 232 enseignants en primaire et 50 enseignants dans d’autres situations (ex : en remplacement). La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, cycle d’enseignement et secteur privé/public) après stratification par académie. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 28 novembre 2024.

Vos interlocuteurs

Marion Chasles-parot Directrice de clientèle - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Lisa Roure Chargée d’études - Opinion & Stratégies d’Entreprise

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Les parents : Enquête menée auprès d’un échantillon de 601 parents, représentatif des parents d’enfants âgés de 3 à 10 ans. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 26 novembre 2024.

Les professeurs : Enquête menée auprès d’un échantillon de 400 personnes, représentatif des professeurs des écoles du premier degré. Au sein de cet échantillon, ont été interrogés : 118 enseignants en maternelle, 232 enseignants en primaire et 50 enseignants dans d’autres situations (ex : en remplacement). La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, cycle d’enseignement et secteur privé/public) après stratification par académie. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 28 novembre 2024.

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