Sortis nettement en tête du premier tour pour l’un avec 27,8% des suffrages exprimés, et de justesse avec 23,1% pour la seconde (soit seulement 1,1 points de plus que Jean-Luc Mélenchon), les deux candidats qualifiés pour le second tour sillonnent désormais la France dans le but de séduire les électeurs qui leur permettront de remporter la victoire. Au-delà de la défense des programmes respectifs, la bataille d’image entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est lancée, exercice crucial dans un contexte où le résultat du second tour est encore incertain.
Au lendemain de la présidentielle, Emmanuel Macron conserve sa position de candidat à avoir le plus la stature d’un Président de la République (49%) – soit deux fois plus que sa compétitrice – le plus capable de défendre les intérêts de la France à l’étranger (48%, contre 28% pour Marine Le Pen), et de mettre fin à la crise en Ukraine (38%, contre 15%).
A l’inverse, Marine Le Pen marque des points sur ses sujets de prédilection, en s’imposant comme la candidate jugée la plus capable de garantir la sécurité des Français contre le terrorisme (44%), d’améliorer leur pouvoir d’achat (36% contre 29%), ainsi que par le sentiment d’une plus grande proximité avec les Français et leurs préoccupations du quotidien (44% contre 22%). Son talon d’Achille demeure celui de son image négative de leader d’un parti d’extrême-droite, dont elle peine à se démettre, puisque 44% des Français la jugent encore « inquiétante » (-9 pts depuis fin avril 2022).
Notons toutefois qu’à l’instar de l’important taux d’abstention au premier tour, l’offre électoral de cette élection présidentielle ne convainc pas. Un quart des Français (25%) ne parvient pas à trancher sur le candidat qui a le plus la stature d’un Président de la République, bien que cela représente une baisse de 9 points depuis fin avril. Cela concerne principalement l’électorat Mélenchon (46%), qui sera pourtant décisif dans le choix du prochain président de la République. De même, une part importante de Français déclare qu’aucun des deux candidats n’est plus honnête que l’autre (44%), ni plus capable de rassembler les Français (41%).