Au cours de sa campagne pour la présidence de l’UMP à l’automne 2014, Nicolas Sarkozy avait annoncé son souhait de modifier le nom et les statuts du parti. Après avoir arrêté son choix sur le nom « Les Républicains », l’ancien Président de la République l’a soumis au vote du bureau politique, procédure ayant abouti à son acceptation à la quasi-unanimité. Le 28 mai 2015, ce sont cette fois-ci les adhérents de l’UMP qui auront à se prononcer sur le nouveau nom du mouvement et à entériner l’orientation choisie par Nicolas Sarkozy. A cette occasion, l’Ifop a interrogé pour Sud Ouest Dimanche, non pas les adhérents, mais les sympathisants de l’UMP, afin de connaître leur position sur ce changement de nom.
S’il ressort que 26% des sympathisants de l’UMP sont favorables à ce que la formation soit dénommée « Les Républicains » et que 22% y sont opposés, le principal enseignement réside dans le fait que 52% font part de leur indifférence vis-à-vis de ce changement de nom.
Ce résultat ne constitue pas une surprise. Traditionnellement, les évènements ayant trait à la vie des partis politiques ne passionnent pas l’opinion publique. Ils figurent généralement dans les derniers rangs des conversations des Français, mesurées par le tableau de bord politique Ifop et Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, et même les sympathisants des formations politiques, pourtant plus politisées, se montrent également assez indifférents de la vie interne des mouvements dont ils se sentent le plus proche. A titre d’exemple, en novembre 2014, alors que l’hypothèse avait provoqué un débat au Front National quelques jours avant le Congrès de Lyon, les sympathisants du mouvement présidé par Marine Le Pen déclaraient majoritairement être indifférents à un changement de nom (20% d’entre eux y étaient favorables, 20% y étaient opposés et 60% y étaient indifférents) suggérant d’une certaine manière aux cadres du parti que l’urgence était ailleurs et que ce n’était pas le sujet principal. Aux yeux des sympathisants de l’UMP, la nécessité de changer son nom n’apparaît pas non plus comme une priorité, notamment auprès des segments les plus éloignés de la vie politique et de la vie interne des partis. Les femmes (59%) et les habitants des communes rurales (65%) témoignent ainsi davantage d’indifférence au changement de nom que la moyenne (52%).
Au-delà de l’indifférence dominante parmi les sympathisants du parti, les positions sont très partagées parmi ceux qui s’expriment. 26% sont favorables à l’appellation « Les Républicains », tandis que 22% y sont opposés. Se fait jour toutefois, en dépit de ces avis peu tranchés, un clivage en fonction de la catégorie socioprofessionnelle de la personne interrogée. Les personnes appartenant aux milieux aisés font en effet montre de davantage de réticences à l’égard du nouveau nom du parti : 24% des CSP+ émettent un avis favorable, contre 30% adoptant la position opposée. A l’inverse, les personnes issues des milieux plus modestes accueillent la nouvelle appellation avec davantage de bienveillance (36% d’opinions favorables, contre 17% d’opinion opposées).
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