La persistance de la crise inflationniste influe sur les priorités du salariat français.
57% souhaitent que la France donne la priorité aux pouvoir d’achat et au partage de la valeur, davantage que l’année dernière (+5pts).
L’importance des enjeux environnementaux s’érode face aux inquiétudes de la « fin du mois ». Bien que pour les salariés du privé, leur bien-être au travail demeure l’enjeu le plus important au sein de leur entreprise (65%), ils placent en seconde position la rentabilité de leur activité (53%, soit une augmentation de 5pts comparée à 2022) et en troisième position le partage de la valeur (32%). La réduction de leur impact environnemental n’arrive qu’en quatrième position, citée par 29% des personnes interrogées, contre 33% en novembre 2022.
La transformation des entreprises continue d’être jugée nécessaire par 39% des salariés français (stable par rapport à 2022).
Mais, ils semblent également davantage marqués par une forme de méfiance vis-à-vis de ces discours (30%, +6pts). Malgré ce scepticisme croissant, cette notion évoque majoritairement des termes positifs (65% des sondés, soit -4pts), même si elle se traduit par des termes négatifs pour près d’un sondé sur deux (47%, +4pts).
Les salariés français continuent de se montrer volontariste dans l’accompagnement dans la transformation de leur entreprise. 96% se voient mettre en place au moins un des actions proposées, et 82% au moins trois. Comme l’année précédente, les salariés attendent également de leur entreprise qu’elle agisse concrètement, en diminuant son empreinte carbone déjà (41%, -4pts vs 2022), mais aussi en les associant à son fonctionnement (36%, +2pts). 65% des sondés souhaitent que leur entreprise soit tenue de réparer les dommages causés par leurs activités sur l’environnement, contre 88% en 2021. Cette baisse peut notamment se comprendre par la tendance illustrée peu avant. Les inquiétudes liées à la crise écologique semblent s’effacer face aux questions de pouvoir d’achat et de solidité financière des entreprises.
Dans le cadre de la transition écologique, le salariat estime toujours que les dirigeants d’entreprise sont les mieux placés pour transformer leur organisation (56%, -2pts). On observe également un retour en force de l’Etat sur ces questions. 46% des salariés estiment qu’il doit agir en priorité pour la transformation des entreprises, dans l’optique d’une transition écologique, soit une hausse de 13 points par rapport à 2022.
Les salariés constatent un écart entre le discours de leur entreprise et les actions mises en place en matière de RSE
Plus des trois quarts des salariés du privé (76%) estiment qu’il existe un écart entre le discours affiché par leur entreprise et les actions mises en place en matière de responsabilité sociale et environnementales (RSE), et 32% considèrent qu’il s’agit d’un écart important. Pour les sondés qui attestent d’un écart, 60% estiment que cela est problématique. Ces résultats mettent en lumière un point de vigilance : si les salariés sont prêts à s’investir au sein et pour leur entreprise, il est impératif de veiller à ce qu’ils aient le sentiment d’un engagement équivalent du côté de leur organisation, qui se traduit concrètement.