Un tiers des salariés français a été arrêté en 2021, essentiellement entre 5 et 49 jours ; les personnes concernées témoignent systématiquement d’un ressenti plus contrasté sur leurs conditions de travail.
Près du tiers des salariés français (32%) ont été arrêtés au moins un jour au cours de l’année 2021, et parmi eux, la plupart (18%) l’ont été entre 5 et moins de 50 jours. C’est particulièrement le cas des moins de 35 ans (22%), des managers encadrant plus de 5 personnes (24%), des actifs ayants des enfants (23%) et plus spécifiquement des foyers monoparentaux (27%), plus contraints de s’arrêter de travailler lorsque leur(s) enfant(s) sont malades.
L’environnement de travail influe également sur la durée de l’absentéisme. En effet, ont été arrêtés entre 5 et 49 jours :
-23% des salariés ayant une mauvaise opinion de leur entreprise (+6pts vs ceux qui en ont une bonne opinion)
-24% de ceux qui se sentent mal intégrés dans leur entreprise (+6pts vs ceux qui s’estiment bien intégrés)
-22% de ceux qui se disent stressés dans le cadre de leur travail (+7pts vs ceux qui ne sont pas anxieux)
-21% des personnes qui exercent un métier susceptible d’avoir un impact négatif sur leur santé mentale (+7pts vs ceux pour qui ce n’est pas le cas)
-22% des salariés pour qui leur métier entraine des conséquences néfastes sur leur santé physique (+7pts vs ceux pour qui ce n’est pas le cas)
Les salariés arrêtés l’expliquent surtout par des maladies ordinaires et conjoncturelles ; néanmoins, les motifs d’arrêts varient beaucoup selon leur métier, leur situation familiale, personnelle et géographique.
Invités à se positionner sur les raisons de leur arrêt de travail, les salariés concernés évoquent avant tout une maladie ordinaire ou saisonnière (grippe, bronchite, gastro…) pour le tiers d’entre eux (33%), une ou plusieurs contaminations dues à la Covid (31%) ou encore une ou plusieurs périodes d’isolement car ils étaient cas contact (27%). Les arrêts de travail trouvent donc leurs sources primaires dans des troubles d’ordre physique, conjoncturel, et (le plus souvent) temporaire, ayant vocation à être soignés rapidement. Au total, un peu moins de la moitié des interviewés (44%) ont été arrêtés pour au moins un motif lié au Covid.
Dans des proportions moins importantes, 15% des absentéistes l’ont été en raison de troubles musculosquelettiques (TMS), 14% de risques psycho-sociaux (RPS, moins évidents à détecter), et 12% d’un accident du travail. Les pathologies plus lourdes, nécessitant un traitement sur le long terme, comme une maladie chronique ou un cancer, sont mentionnées par 10% ou moins des répondants.
Dans le détail, les conditions de travail des salariés jouent dans leurs motifs d’arrêt, les managers de plus de 5 personnes étant surreprésentés dans chacun des troubles évoqués.
Les salariés arrêtés sont très peu nombreux à avoir sollicité un arrêt pour des raisons autres que leur santé en 2021.
Parmi les salariés arrêtés, moins de ¼ (23%) indique avoir été arrêté pour des raisons autres que celles ayant spécifiquement trait à la santé : 7% plusieurs fois et 16% une seule fois. Cette proportion grimpe néanmoins à 50% chez les foyers monoparentaux, faisant face à plus de contraintes lorsque leur(s) enfant(s) sont malades et qu’il faut les garder. Les ouvriers, les salariés du BTP ainsi que les télétravailleurs sont également surreprésentés dans ce motif d’arrêt.
Pour la plupart des salariés arrêtés pour d’autres raisons que leur santé, cela est dû à une situation personnelle, que ce soit en lien avec leur entourage comme par exemple un enfant malade (30%) ou une convenance personnelle (25%) comme un rendez-vous médical. Seulement 18% le justifient par une absence de motivation ou une fatigue liée au travail, et 16% par une situation conflictuelle dans leur entreprise avec un collaborateur ou un manager, deux situations qui peuvent être inclues dans les RPS.