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Les professionnels et la route : quelle connaissance du risque routier ? Vague 7

Un actif sur cinq effectue un trajet professionnel (hors déplacement domicile travail) au moins une fois par jour

 

Les déplacements au travail constituent une réalité pour un grand nombre d’actifs en France. De façon stable depuis 2015, 40% des actifs occupés indiquent conduire au moins occasionnellement un véhicule professionnel durant leur journée de travail (et hors déplacement entre leur domicile et leur lieu d’emploi). Il s’agit en fait de déplacements plutôt fréquents puisque pour 81% des actifs occupés, ils ont lieux au moins une fois par semaine et pour 50% d’entre-eux, il s’agit d’un déplacement quotidien. Rapporté à l’ensemble de la population active, c’est donc 21% des actifs qui conduisent une voiture quotidiennement dans le cadre de leur travail. Assez logiquement, certaines professions sont plus concernées par ces déplacements : les professionnels de l’agriculture (67% effectuent au moins occasionnellement des déplacements), de l’artisanat (52%) ou encore de la santé (52%). La crise sanitaire ne s’est pas accompagnée d’une diminution (en proportion ou en fréquence) des déplacements professionnels des actifs, en attestent les données très stables mesurées en 2015 (avant la pandémie) et en 2022.

 

Les comportements à risque sont répandus et se traduisent par des accidents et amendes

 

Les résultats de l’enquête permettent aussi de prendre la mesure de l’ampleur du « risque routier » : non seulement les actifs occupés sont nombreux à effectuer des déplacements (42%), à une fréquence importante (81%), mais ils sont aussi largement enclins à adopter des comportements à risque. Un tiers reconnaissent ainsi (au moins occasionnellement) ne pas respecter les limitations de vitesse (33%) et l’adoption de nouvelles mesures de limitations semble avoir accentué ce phénomène. En effet, 56% des sondés expliquent que depuis la mise en place de nouvelles limitations, il leur arrive plus souvent de ne pas respecter les vitesses autorisées. De surcroit, un quart des sondés expliquent utiliser au moins occasionnellement leur portable en conduisant. Distracteurs de conduite, non-respect des limitations de vitesse… ces comportements à risque se traduisent souvent par des accidents ou des contraventions. En 2022, un actif sur deux (parmi ceux effectuant des trajets) indique ainsi avoir manqué de peu d’avoir un accident (49%) et un cinq sur cinq en a eu un (19%). Après la décrue observée en 2021 (à un moment où les restrictions de déplacement étaient importantes), les comportements à risque semblent repartir à la hausse : 49% ont manqué de peu d’avoir un accident contre 43% en 2021. Ces comportements à risque peuvent aussi donner lieu à des amendes : 42% des actifs indiquent en avoir reçu au cours des cinq dernières années (+ 4 points), et 36% affirment avoir perdu des points sur leur permis (+ 7 points). Les actifs concernés imputent avant tout les accidents à un manque d’attention et les sanctions (amende, perte de points) à une vitesse excessive.

 

La crise sanitaire ne s’est pas accompagnée par des modifications importantes des comportements des actifs au volant mais a entrainé une réduction des déplacements pour une partie d’entre-eux

 

L’analyse des données recueillies dans le cadre du baromètre ne permet pas de conclure à un effet très marqué de la crise sanitaire sur les comportements au volant. La proportion d’actifs indiquant prêter une attention plus importante à son état de fatigue (20%), à son utilisation du téléphone au volant (13%), à sa vitesse (13%) et à sa consommation d’alcool (10%) depuis le début de la pandémie est relativement congrue sans être négligeable. La proportion d’actifs indiquant moins utiliser son véhicule personnel qu’avant le début de la crise sanitaire a reculé par rapport à 2021 et s’établit désormais à 22% (- 10 points). Les actifs sont aussi 20% à indiquer qu’avec l’essor du télétravail, ils effectuent moins de déplacements qu’avant le début de la crise. Une proportion comparable de dirigeants expliquent que des consignes ont été données aux salariés pour les inciter à diminuer leurs trajets professionnels en voiture ou deux-roues motorisées (23%).

 

Le risque routier demeure sous-estimé parmi les causes d’accidents

 

Alors même qu’un grand nombre d’actifs effectuent des déplacements professionnels et que les comportements à risque sont relativement répandus, le risque routier demeure sous-estimé. Seulement 17% des dirigeants et 33% des actifs l’identifient – à juste titre – comme étant la première cause d’accident. Une constante depuis 2015 et qui montre que les publics concernés demeurent mal informés. Soulignons aussi, que si les dirigeants savent majoritairement que leur responsabilité peut être engagée en cas d’accident impliquant un salarié sur le trajet effectué dans le cadre de son activité professionnelle (65%), ils sont moins d’un sur deux à penser que cela peut être le cas lors d’un accident sur le trajet domicile-travail (43%). Dans le même temps, alors que les résultats montrent une méconnaissance majoritaire d’une partie des dirigeants concernant les enjeux et règles relatifs au risque routier, une majorité d’entre eux estiment être suffisamment informés sur ce sujet (59%).

 

Un clivage important entre petites et grandes entreprises concernant la mise en place d’actions de prévention dans le domaine du risque routier

 

Dans la pratique, l’importance de la prévention du risque routier varie significativement selon la taille de l’entreprise. Les actions de prévention sont ainsi ultra-minoritaires dans les TPE de moins de 10 salariés (15%), mais majoritaires dans les entreprises comptant plus de 250 collaborateurs (63%). En avril, seulement 6% des entreprises avaient planifié au moins une action de prévention au risque routier pour l’année 2022. Une proportion oscillant entre 5% et 11% dans les entreprises de moins de 250 salariés, mais atteignant 44% dans les sociétés comptant plus de 250 collaborateurs. Plus globalement, seulement un quart des actifs estiment que les actions mises en place par leur entreprise dans ce domaine sont régulières (23%, – 3 points vs 2021 et – 6 points vs 2015) et une proportion similaire indiquent avoir suivi personnellement une formation (25%, un score qui n’a pas progressé depuis 2015). Au final, peu de progrès semblent avoir été accomplis depuis 2015 pour faire face au risque routier, en atteste la sous-estimation du risque et le peu d’actions mises en place par les entreprises. Autre élément mettant en lumière une moindre appropriation des règles sur le risque routier dans les TPE et PME : la mention au DUER est minoritaire ou tout juste majoritaire dans les entreprises de moins de 250 salariés (42% à 54%) et au contraire très répandue dans les sociétés de plus de 250 collaborateurs (83%).

 

L’alcool au volant est perçu par les dirigeants comme étant le premier enjeu devant faire l’objet d’une action prioritaire des pouvoirs publics

 

Les enjeux perçus par les dirigeants comme prioritaires portent avant tout sur l’utilisation de psychotropes au volant, à commencer par l’alcool (66%) et la consommation de stupéfiants (46%). Les distracteurs de conduite apparaissent également au 2e rang (46%), loin devant la vitesse (22%), le port de la ceinture de sécurité (13%) ou la gestion de la fatigue au volant (7%). L’enjeu de la lutte contre la consommation d’alcool au volant est aussi identifié par les actifs comme un enjeu prioritaire pour le prochain gouvernement (34%), à peu près au même niveau que le développement du télétravail (36%) ou la mise en place de solutions alternatives à l’utilisation de l’automobile (35%).

 

 

Les résultats de cette enquête ne permettent pas de conclure à une meilleure appropriation des enjeux relatifs au risque routier dans la population française depuis 2015. L’importance du risque demeure sous-estimée aussi bien par les dirigeants d’entreprise que par les actifs. En conséquence, les politiques de prévention demeurent encore très minoritaires dans les entreprises. Et pourtant, à la lecture des résultats de cette enquête, on mesure l’ampleur du problème avec des salariés qui sont fréquemment amenés à conduire un véhicule dans le cadre de leur travail et qui adoptent pour certains d’entre-eux des comportements à risque. On comprend dès lors toute la nécessité de poursuivre les efforts de sensibilisation au risque routier en direction des entreprises.

Documents à télécharger

Présentation Communiqué de presse

Méthodologie de recueil

Dirigeants : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 251 dirigeants d’entreprise*, représentatifs des entreprises de 1 à 1000 salariés. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (taille et secteur d’activité) après stratification par région. Les interviews ont été réalisées par téléphone sur le lieu de travail des personnes interrogées du 31 mars au 11 avril 2022.
Actifs : L’enquête a été menée auprès de 501 personnes effectuant des déplacements professionnels au moins une fois par mois**, extraites d’un échantillon de 1414 personnes représentatif de la population active occupée française. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession, secteur d’activité) après stratification par région. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 1 au 13 avril 2022.
*Ont été exclus du champ de l’enquête, les professionnels de la route (entreprises de chauffeurs routiers, de taxis, d’ambulanciers, de coursiers, de conducteurs de bus…), les indépendants sans salariés et les dirigeants d’entreprises dans lesquelles aucun salarié ne conduit un véhicule pour un trajet de mission ou un trajet domicile-travail.
**hors professionnels de la route (coursiers, livreurs, ambulanciers, chauffeurs de taxi, conducteurs routiers)

Vos interlocuteurs

Fabienne Gomant Directrice adjointe du pôle Opinion & Stratégies d'Entreprises

François Legrand Directeur d’études - Opinion & Stratégies d'Entreprises

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Dirigeants : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 251 dirigeants d’entreprise*, représentatifs des entreprises de 1 à 1000 salariés. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (taille et secteur d’activité) après stratification par région. Les interviews ont été réalisées par téléphone sur le lieu de travail des personnes interrogées du 31 mars au 11 avril 2022.
Actifs : L’enquête a été menée auprès de 501 personnes effectuant des déplacements professionnels au moins une fois par mois**, extraites d’un échantillon de 1414 personnes représentatif de la population active occupée française. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession, secteur d’activité) après stratification par région. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 1 au 13 avril 2022.
*Ont été exclus du champ de l’enquête, les professionnels de la route (entreprises de chauffeurs routiers, de taxis, d’ambulanciers, de coursiers, de conducteurs de bus…), les indépendants sans salariés et les dirigeants d’entreprises dans lesquelles aucun salarié ne conduit un véhicule pour un trajet de mission ou un trajet domicile-travail.
**hors professionnels de la route (coursiers, livreurs, ambulanciers, chauffeurs de taxi, conducteurs routiers)

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