Alors que les mesures défavorables à l’automobile sont généralement mal accueillies en France, une hausse des taxes sur le gazole ayant été par exemple le point de départ du mouvement des Gilets jaunes en 2018, l’étude Ifop pour Mister Turbo, réalisée auprès de 1 000 Parisiens, dresse un état des lieux de la circulation et des transports dans Paris à l’occasion de l’entrée en vigueur le 30 août de nouvelles mesures visant à diminuer la place de la voiture dans la capitale.
Ses résultats dressent un bilan de l’acceptation des mesures de la mairie en matière de déplacements plutôt favorable à Anne Hidalgo, la circulation à Paris demeurant toutefois un problème majeur pour les Parisiens. Et sur ce sujet, l’opinion reste extrêmement clivée au sein de la capitale, en fonction des sensibilités écologistes certes mais surtout en fonction des contraintes personnelles en matière de déplacements.
- Les Parisiens et les Parisiennes se révèlent largement favorables à l’entrée en vigueur d’une limitation quasi-générale de la circulation à 30 km/h. 61% d’entre eux y sont favorables dont 29% y sont même « très favorables ». La mesure est sans surprise mieux accueillie par les personnes privilégiant les mobilités douces individuelles (66%) ou les transports en commun (62%) que par les utilisateurs de véhicules motorisés (34%), directement impactés dans leur déplacement par la réduction de la vitesse. La mesure est également bien mieux reçue à gauche qu’à droite, notamment par les électeurs d’Anne Hidalgo en 2020 qui soutiennent très largement l’initiative de la Maire de Paris (81%).
- Les Parisiens font le constat – très largement partagé par 81% d’entre eux – qu’il est difficile de circuler à Paris avec un véhicule motorisé, et près d’un sur trois (28%) juge même qu’il est « très difficile » d’effectuer ce type de déplacement. Sans surprise, ce sont les principaux usagers de la route qui partagent de ce sentiment : 36% des automobilistes parisiens jugent « très difficiles » la circulation à Paris de même que 30% des utilisateurs de deux-roues motorisés.
- S’ils se montrent majoritairement convaincus de l’intérêt de la mesure sur la sécurité des usagers les plus vulnérables (71%) et la sécurité routière en général (66%) – ce qui rejoint les données scientifiques à ce sujet et explique également la plus forte adhésion à ces mesures parmi les cyclistes – les Parisiens attendent également d’une telle mesure qu’elle réduise la réputation de leur ville comme d’un lieu bruyant (60%) mais sont plus partagés concernant sa participation à la lutte contre le changement climatique (52%).
- Malgré un net recul depuis 2018 (-8 points), la majorité des Parisiens demeurent favorables à la politique de réduction de la place de la voiture dans Paris (58%). Conformément à ce mouvement d’opinion, 60% d’entre eux sont favorables à la fermeture à la circulation automobile des voies sur berges rive droite (+5 points). Là encore ces perceptions sont clivées politiquement : largement soutenues à gauche et davantage rejetées à droite. Tout comme elles sont appréciées des utilisateurs de transports en commun et de mobilités douces mais se heurtent à l’hostilité des usagers d’un véhicule motorisé.
Cette étude a été menée sous la direction de François Kraus, directeur du pôle “Politique / Actualités” de l’Ifop, en partenariat avec l’agence Flashs. Pour toute demande de renseignements à propos de cette étude ou pour obtenir des informations quant aux conditions de réalisation d’une enquête du même type, vous pouvez contacter directement François Kraus au 0661003776 – francois.kraus@ifop.com .