Célébré tous les 11 octobre depuis 1987 et la grande « Marche de Washington » qui avait vu un demi-million de personnes défiler pour les droits des gays et lesbiennes, le Coming Out Day est un appel à une plus grande visibilité des LGBT afin de rompre avec les logiques d’invisibilisation et d’isolement qui peuvent les affecter dans une société hétéro-normée. A l’occasion de l’édition 2018 de cette journée internationale, Ifop publie une enquête qui permet pour la première fois d’évaluer le nombre d’homo/bi-sexuels qui ne dissimulent pas leur orientation sexuelle à leurs proches et notamment dans leur environnement professionnel. Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 994 LGBT pour TELL ME THE TRUFFE, la première agence de communication dédiée aux sujets de la diversité, cette enquête pionnière s’avère riche en enseignements
Parents et homosexualité : un secret qui régresse mais persiste
- Près d’un quart (22%) des homosexuel(le)s ont un père qui n’est pas actuellement au courant de leur homosexualité, soit un peu plus que le nombre d’homosexuel(le)s déclarant que leur orientation sexuelle n’est pas connue par leur mère (20%).
- Mais avoir des parents au courant de son orientation sexuelle ne signifie pas qu’ils l’acceptent forcément : 13% indiquent avoir un père qui n’accepte pas leur homosexualité, soit un nombre sensiblement plus important que ceux qui déclarent avoir une mère qui rejette leur orientation sexuelle actuelle (8%).
- Au total, si près des trois quarts (72%) ont une mère qui accepte leur orientation sexuelle, moins des deux tiers des gays et lesbiennes interrogés (65%) ont un père qui fait preuve de tolérance à l’égard de leur sexualité.
Le coming out : une pratique plus courante auprès de sa mère que de son père
Cette différence de gestion de son orientation sexuelle en fonction du sexe de ses parents se retrouve dans la pratique du coming out à l’égard de ses géniteurs.
- En effet, si 83% des homosexuel(le)s ont révélé eux-même leur homosexualité à leur mère, ils sont sensiblement moins nombreux (73%) à avoir effectué leur coming out après de leur père. Et dans le détail, on note que c’est chez les hommes que cette épreuve est plus difficile à affronter auprès de leur père.
- Enfin, contrairement aux idées reçues, la bisexualité semble plus cachée aux parents que l’homosexualité : environ six personnes bisexuelles sur dix ont des parents qui ne sont pas au courant de leur orientation (contre à peine deux homosexuel(le)s sur dix) et parmi ceux qui ont des parents informés sur le sujet, ceux qui l’ont annoncé eux-mêmes sont moins nombreux (85%) que chez les homosexuel(le)s (92%).
Faire ou non son «coming-out» au travail : un choix encore compliqué pour les LGBT
AU TRAVAIL, LE TABOU DE HOMOSEXUALITÉ PERSISTE
- Alors que dans leur environnement social proche les personnes homosexuelles ne cachent pas ou moins leurs préférences sexuelles, le milieu professionnel maintient le tabou. Seules 48% des personnes LGBT déclarent que leur orientation sexuelle est connue par au moins un de leurs collègues. Là encore, une différence demeure entre les différentes formes d’homosexualité. Parmi les seules personnes homosexuelles, la part des collègues connaissant leur sexualité monte à 75% contre seulement 31% parmi les bisexuels assumés.
- Ce chiffre, légèrement inférieur à celui relatif aux membres de l’entourage, démontre qu’une certaine aversion au coming out persiste dans l’entreprise, surtout auprès de personnes bisexuelles. A noter que le tabou s’exprime également chez un quart des homosexuels déclarant « se cacher » auprès de leurs collègues.